Poète et romancier haïtien, René Depestre est né le 29 août 1926 à Jacmel dans l’ancienne Saint-Domingue où les colons bordelais furent si actifs. Au 18e siècle, 40%, des 30 000 colons qui soumettent à l’esclavage les 500 000 africains, sont aquitains.
En 1945, René Depestre publie ses premiers vers dans le recueil « Étincelles ». Cependant son engagement politique lui vaut d’être incarcéré, puis de devoir fuir en France, puis à Cuba.
Tout en exerçant d’importantes fonctions aux côtés de Fidel Castro et Che Guevara, il continue à écrire des poésies et publie notamment « Minerai noir » en 1956, dans lequel il évoque les souffrances et les humiliations de l’esclavage.
Dans les années 1970, il fuit Cuba et s’installe à Paris où il travaille pour l’UNESCO.
En 1988, il a obtenu le Prix Renaudot pour son roman, « Hadriana dans tous mes rêves », publié chez Gallimard.
René Depestre est l’oncle de Michaëlle Jean, secrétaire générale de l’Organisation internationale de la francophonie et ex-gouverneure générale du Canada.
Depuis 1980, René Depestre vit en France à Lézignan-Corbières, en Languedoc, où il poursuit son œuvre littéraire.
BIBLIOGRAPHIE
Poésie
- Étincelles, Port-au-Prince, Imprimerie de l’État, 1945.
- Gerbe de sang, Port-au-Prince, Imprimerie de l’État, 1946.
- Végétations de clarté, préface d’Aimé Césaire, Paris, Seghers, 1951.
- Traduit du grand large, Paris, Seghers, 1952.
- Minerai noir, Paris, Présence Africaine, 1956.
- Journal d’un animal marin, Paris, Seghers, 1964.
- Un Arc-en-ciel pour l’Occident chrétien, Paris, Présence Africaine, 1967.
- Cantate d’octobre, édition bilingue, La Havane, Institut du Livre; Alger, SNED, 1968.
- Poète à Cuba, préface de Claude Roy, Paris, Oswald, 1976.
- En état de poésie, Paris, Éditeurs Français Réunis, 1980.
- Au matin de la négritude, préface de Georges-Emmanuel Clancier, Paris, Euroediteur, 1990.
- Journal d’un animal marin, choix de poèmes 1956-1990, Paris, Gallimard, 1990.
- Anthologie personnelle, Arles, Actes Sud, 1993.
- « Adieu à la Révolution » et « En fils créole de la francophonie », dans Écrire la «parole de nuit», la nouvelle littéraire antillaise, Paris, Gallimard, Folio essais, 1994, 53-57.
- Non-assistance à poètes en danger, préface de Michel Onfray, Paris, Seghers, 2005.
- Étincelles suivi de Gerbes de sang, Port-au-Prince, Presses Nationales d’Haïti, 2006.
- Rage de vivre, œuvres poétiques complètes, Paris, Seghers, 2007, 528 p.
Œuvres en prose
- Pour la révolution pour la poésie, essai, Montréal, Leméac, 1974.
- Bonjour et adieu à la négritude, essai, Paris, Laffont, 1980; 1989.
- « Les aventures de la créolité », lettre à Ralph Ludwig, dans Écrire la «parole de nuit», la nouvelle littéraire antillaise, Paris, Gallimard, Folio essais, 1994, p. 159-170.
- « Vive la lecture », dans En quête du livre, collectif, Paris, Paroles d’aube, 1997.
- Le Métier à métisser, essai, Paris, Stock, 1998.
Romans et récits
- Le Mât de Cocagne, roman, Paris, Gallimard, 1979; Folio, 1998.
- Alléluia pour une femme-jardin, récits, Paris, Gallimard, 1981; Folio, 1986, 1990.
- Hadriana dans tous mes rêves, roman, Paris, Gallimard, 1988; Folio 1990 (Prix Renaudot).
- Éros dans un train chinois, nouvelles, Paris, Gallimard, 1990; Folio, 1993.
- « La mort coupée sur mesure » dans Noir des Îles, collectif, Paris, Gallimard, 1995, p. 95-126.
- Ainsi parle le fleuve noir, Paris, Paroles d’Aube, 1998.
- Comment appeler ma solitude, Paris, Stock, 1999.
- Encore une mer à traverser, Paris: La Table Ronde, 2005.
- L’Œillet ensorcelé et autres nouvelles, Paris, Gallimard, 2006.
- Popa Singer, Paris, Éditions Zulma, 2016.
Traductions
- Nicolas Guillen, Le Grand Zoo, Paris, Seghers, 1966.
- Poésie cubaine, 1959-1966, anthologie Heberto Padilla, édition bilingue, La Havane, Institut du Livre, 1967.
- Roberto Fernández Retamar, Avec les mêmes mains, Paris, Oswald, 1968.
- César Fernández Moreno, Un catalogue de vieilles automobiles, Paris, Saint-Germain-des-Prés/Unesco, 1988.