KOWEÏT – Une enquête de la BBC révèle un trafic d’esclaves sur Internet.
Communiqué de presse Bordeaux le 3 novembre 2019
Mémoires & Partages dénonce la complicité des GAFA dans les trafics de captifs sur Internet dans les pays de Golfe, tels que publiés dans une enquête de la BBC publiés ce 31 octobre 2019.
https://www.bbc.com/news/technology-50228549
« Conduisez dans les rues du Koweït et vous ne verrez pas ces femmes. Elles sont derrière des portes closes, privés de leurs droits fondamentaux, incapables de partir et risquant d’être vendus au plus offrant. Mais prenez un smartphone et faites défiler des milliers de photos, classées par race et disponibles à l’achat pour quelques milliers de dollars. »
Des marchés aux esclaves sur Internet révélés par BBC.
En caméra cachée, les enquêteurs de la BBC News Arabic au Koweit exposent l’achat et la vente de domestiques par l’intermédiaire d’Instagram, propriété de Facebook et d’autres applications présentes sur les plateformes d’Apple et de GooglePlay.
Pour Urmila Bhoola, la rapporteuse spéciale de l’Onu sur les formes contemporaines d’esclavage. « Il s’agit là de promotion d’un marché aux esclaves en ligne ».
Une de ces applications, 4Sale, permet de filtrer les domestiques par « race » et par « tranche de prix » indiquée en clair dans l’annonce.
Acheter une bonne à 1 800 € et la revendre à 2 600 €
Rencontré au cours de leur enquête par les reporters de la BBC, un homme qui se présente comme un policier désireux de se défaire de sa domestique explique : « Croyez moi, elle est très bien ! Elle ne se plaint jamais, même si vous la réveillez à 5h du matin».
Il ajoute que les domestiques sont utilisés comme des marchandises : « Quelqu’un peut acheter une bonne pour 400 KD (2000$) et la revendre pour 1000KD (3300$) ».
On a aussi présenté à l’équipe de la BBC une jeune Guinéenne de 16 ans. « C’est la quintessence de l’esclavage moderne, une enfant vendue et négociée comme un bien meuble ! » ajoute Urmila Bhoola.
Ces faits rapportés à la police koweitienne ont permis la libération de la jeune fille et son retour en Afrique où elle débute une nouvelle vie.
Le 27 avril dernier à l’Hotel de Ville de Dakar, pour la Journée Sénégalaise de l’Abolition de l’Esclavage organisée par Mémoires & Partages, avec le soutien de la Ville de Dakar et en partenariat avec Africans Rising et AfrikaJom Center, une jeune activiste Gambienne avait été invitée et son témoignage avait révélé l’ampleur et les conséquences de ces trafics qui visent de jeunes filles africaines.
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L’association internationale Mémoires & Partages, basée à Bordeaux et à Dakar, prend en charge la question de l’esclavage d’un point de vue global. Des traites des noirs et des esclavages de l’époque coloniale aux formes d’esclavages contemporains. Depuis 1998, Mémoires & Partages, accompagne des individus et collectivités pour promouvoir le devoir et le travail de mémoire.
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