A la suite de l’audience en appel du Jeudi 16 janvier 2025 devant la Cour Administrative de Bordeaux, le réseau Mémoires & Partages et l’ensemble des associations et citoyens qui soutiennent le changement d’appellation du quartier « la négresse » de Biarritz disent leur confiance en une décision judiciaire favorable à leur engagement antiraciste et antisexiste.
Depuis une délibération municipale de 1861, suivie par une autre de 1986, la Ville de Biarritz autorise cette dénomination oppressante et déshumanisante qui fait référence à une esclavisée noire ayant vécu dans la ville au 19e siècle.
C’est ainsi que des signalisations, une dizaine d’établissements commerciaux, le péage autoroutier de Vinci et des représentations caricaturales des femmes noires reprennent ce sobriquet insultant et prospèrent ainsi depuis deux siècles dans cette ville française du Pays Basque.
A la suite de plusieurs tentatives vaines de sollicitation de la municipalité de Biarritz, le réseau Mémoires & Partages s’est vu contraint de déposer un recours administratif demandant l’abrogation des délibérations municipales en cause.
Après avoir gagné le premier acte de ce procès, où Karfa Diallo était poursuivi pour « rébellion » par l’ancien commissaire de police et nouveau député du Rassemblement National, Matthieu Valet, le réseau Mémoires & Partages s’est adressé au tribunal administratif dont la première décision défavorable indiquait que cette appellation «était certes péjorative mais n’était pas une atteinte à la dignité de la personne »
A la suite de l’audience en appel à la cour administrative d’appel de Bordeaux du 16 janvier 2025, pour Karfa Diallo, fondateur-directeur du réseau Mémoires & Partages, « On peut se réjouir tout en restant prudent. Le fait que le rapporteur public ait indiqué que cette appellation était non seulement péjorative mais surtout attentoire à la dignité de la personne donne de l’espoir quant à la prochaine abrogation des délibérations. Pour nous il ne s’agit pas de renier l’Histoire, mais de refuser que des noms insultants et oppressifs continuent de structurer notre espace public. On ne peut tolérer qu’en 2025, en France, une femme noire soit réduite à une telle stigmatisation. Nous appelons la municipalité de Biarritz à prendre la pleine mesure de l’enjeu symbolique et à collaborer à une démarche inclusive et respectueuse de l’Histoire en rebaptisant ces quartiers de Biarritz dans une démarche mémorielle et pédagogique »
Communiqué de presse : Réseau Mémoires & Partages
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Bonjour,