Quasiment 80 ans après la fusillade ayant couté la vie à de nombreux tirailleurs africains dans le quartier de Thiaroye, au Sénégal en 1944, l’Etat français vient d’annoncer officiellement que 6 soldats dont quatre Sénégalais, un Ivoirien et un soldat issu de la Haute-Volta (devenu Burkina Faso) sont reconnus « morts pour la France à titre posthume ».
Le 1 décembre 1944, trente cinq soldats, selon la version officielle, et plusieurs centaines selon certains historiens, ont été exécutés sur ordre d’officiers de l’armée française au camp de Thiaroye.
Le réalisateur Sembene Ousmane, des militants de la gauche anticolonialistes, des artistes et des historiens n’ont cessé de demander vérité sur cette tragédie et de remettre en cause le narratif français présentant ces tirailleurs comme des « mutins ». La décision du gouvernement français de ce 25 juillet 2024 leur donne raison.
Fils de Tirailleur et Fils de Thiaroye, Karfa Diallo a expliqué au Journal de France 24 (29 juillet 2024) le sens, les conséquences de l’annonce du gouvernement et les suites que nous leur portons.
Mémoires & Partages travaille depuis de longue date sur l’histoire des tirailleurs africains. Des expositions documentaires et des commémorations sont organisées régulièrement : les tirailleurs de la 1ère guerre mondiale morts au Camp du Courneau (la Teste de Buch), l’histoire du Camp de Buglose d’emprisonnement des tirailleurs de la seconde guerre mondiale (Landes), le naufrage des tirailleurs du paquebot Afrique (Bordeaux), le Tirailleur Senghor (St Médard en Jalles), l’exposition Frères d’âme labellisé par la Mission 14-18, les tirailleurs morts au cimetière de l’hopital psychiatrique (Cadillac), etc.
Un comité préparatoire du 80e anniversaire du massacre colonial de Thiaroye envisage plusieurs actions en Nouvelle-Aquitaine en Novembre-Décembre 2024. Vous pouvez y participer en écrivant ici : memoires.partages@gmail.com