Mouvement d’éducation populaire à la mémoire partagée depuis 1998

BORDEAUX – BAYONNE – DAKAR – LA ROCHELLE – LE HAVRE – PARIS

ASSEMBLÉE NATIONALE – LANCEMENT DE LA CAMPAGNE «N’EST-IL PAS TEMPS DE DÉBOULONNER ?»

Inscription obligatoire (nom, mail, date et lieu de naissance) : https://forms.gle/EBM3QJR8dEkoSv49A

À l’approche des élections municipales de 2026, cette campagne vise à interpeller les candidats et les citoyens sur la persistance dans nos rues de noms et de statues honorant des figures historiques liées à l’esclavage, au colonialisme ou au racisme.

Nous dévoilerons le manifeste de la campagne et les premières actions concrètes visant à transformer l’espace public en un lieu de mémoire apaisé et inclusif.

L’année 2025 a été marquée par deux décisions de justice qu’il faut intégrer dans le débat électoral qui s’ouvre dans les villes de France :

– « Le procès de la négresse » de Biarritz où par deux fois, en février et mars 2025, le tribunal administratif de Bordeaux a rappelé à la Mairie de Biarritz, et à son premier édile, qu’une injure à caractère raciste ne peut être considérée, dans la République française, comme la dénomination d’un quartier, d’une rue, ni reprise par des établissements commerciaux et par des représentations caricaturales sur l’espace public.

– En Martinique, en Novembre 2025, la justice a décidé, au procès des onze jeunes militants, accusés d’avoir déboulonné les statues de Victor Schoelcher, Joséphine de Beauharnais et Pierre Belain d’Esnambuc en 2020, que ces actes « se sont inscrits dans une action politique ou militante entreprise dans le but d’alerter sur un sujet d’intérêt général », à savoir « la présence, dans l’espace public de la Martinique, d’une statuaire commémorative du colonialisme et de l’esclavagisme, crimes contre l’humanité », relaxant les prévenus.

En soutenant ainsi la légitimité du débat sur la place des symboles de l’époque coloniale et esclavagiste, les juridictions françaises envoient le signal que l’espace public n’est pas et n’a jamais été intangible.

Ces décisions d’apaisement indiquent la nécessité d’un débat sur le terrain politique des Municipales. Les monuments qui arborent nos places et les noms qui baptisent nos rues doivent être réappropriés à l’aune de nos savoirs et des mémoires contemporaines, renforcés par les valeurs de la République.

Face à nombre d’élus municipaux qui ne voient l’espace public que comme espace consumériste ou qui sont pétris par la propagande de « l’Anti-repentance » instrumentalisée par l’extrême droite, des citoyens, de plus en plus informés de la réalité des faits historiques et de leurs traces injustement hagiographiques, exigent une actualisation qui tienne compte du vécu contemporain de toutes et tous face aux racismes, aux discriminations et aux sexismes.

Cette ségrégation mémorielle par une histoire faite par et pour les puissants, se rajoutant à celle par les moyens financiers et/ou audiovisuels, ne peut plus être acceptée. Les jeunes qui demandent une réparation historique doivent non seulement être écoutés, entendus mais accompagnés et considérés comme des citoyens et non comme des « marginaux » qui n’auraient pas leur place dans la détermination des valeurs affichées dans l’espace public.

Informés par la radicalité exprimée lors de la plus grande mobilisation pour les droits des noirs du 21e siècle, consécutive au meurtre de George Floyd en 2020, certaines municipalités se sont rabattues sur notre proposition de panneaux explicatifs pour faire œuvre de pédagogie, de relation et de justice mémorielle.

Ainsi depuis les dernières élections municipales, des écriteaux, rédigés à la va-vite, posés sans ménagement et mêlant sans échelle de valeurs « aspects positifs » et actions criminelles, ont fleuri dans plusieurs de nos villes. Des mots qui expliquent mal et que nul ne lit, mais qui défendent l’essentiel : la conservation sur leur piédestal de bourreaux de l’humanité.

Ainsi, à l’expérience de l’échec de ces sucettes mémorielles, dont le but semble être de bâcler le débat légitime demandé, le réseau Mémoires & Partages, fidèle à sa pratique d’éducation populaire depuis 27 ans, plaide pour un débat municipal antiraciste vigoureux mais pacifique, apaisé et volontariste.

Toujours aux côtés des citoyens, des collectivités et des institutions qui veulent sortir des silences et des non-dits et œuvrer en faveur des sociétés multiculturelles réellement ouvertes, nous lançons la Campagne « N’est-il pas temps de déboulonner le racisme ? »

En effet, un électrochoc est nécessaire aujourd’hui pour extirper les espaces de légitimation de la haine dans nos villes.

Ainsi nous invitons les candidats aux municipales à SIGNER LA CHARTE d’engagement à faire débaptiser au moins une rue ou un monument de leur ville et à poser des panneaux explicatifs issus de véritables processus participatifs de dialogue, de rédaction et de mise en valeur.

Aux citoyens nous proposons d’engendrer une communauté de « Veilleurs de rue » en participant à cette campagne par la reprise du hashtag #JAIMALAMARUE, à réaliser des vidéos sur les rues, monuments et places problématiques de leur ville, à nous les envoyer en vue d’une publication sur les réseaux et à interpeller les candidats aux Municipales.

NOUS INVITONS A UNE CONFÉRENCE DE PRESSE DE LANCEMENT DE CETTE CAMPAGNE

Jeudi 11 décembre à 16h, Assemblée Nationale, Palais Bourbon au 126 rue de l’Université 75007 Paris

Inscription obligatoire (nom, mail, date et lieu de naissance) : https://forms.gle/EBM3QJR8dEkoSv49A

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Soutenez le réseau
sur Hello Asso