Dévoilée devant l’Hôtel de Lassay par plusieurs parlementaires français, réunis par le Collectif du 80e Thiaroye 44 ce Mardi 26 novembre 2024, l’œuvre a été offerte au Sénégal par l’artiste franco-camerounais, Johan Baggio.
La délégation de parlementaires français qui sera présente au Sénégal, dans le cadre des cérémonies commémoratives du 80e anniversaire du massacre de Thiaroye, remettra cette oeuvre aux autorités sénégalaises.
«Né d’une mère française d’origine italienne et d’un père camerounais, Johan Baggio répond de cette influence. Amputé, par l’absence de son père, d’une partie de son histoire qui le rattache à l’Afrique, il a dû seul donner un contenu à ce pan atavique et pourtant inconnu de son existence. De sorte que l’énergie singulière de la notion de métissage, l’importance de la lutte sociale ou la fascination pour le rituel, ont façonné son rapport à l’identité, au lien à la terre de l’origine, comme elles ont envahi sa production. Son travail ne pourrait en effet être envisagé indépendamment de la multiplicité et de la force des cultures qui le nourrissent, de la même manière qu’« il ne saurait y avoir de discours sur les formes contemporaines de l’identité africaine qui ne tienne compte du génie hérétique au fondement de la rencontre entre l’Afrique et le monde »1. Johan Baggio affirme cette pluralité et construit en permanence autour du dialogue entre sociétés, porté tant par un savoir empirique que par des connaissances théoriques. Il s’approprie l’esthétique et les musiques urbaines, nécessairement métissées, comme il s’empare des études post-colonialistes ou des théories anarchistes, qui tout à la fois expliquent le chaos et portent l’espoir : il cite aussi bien Cheik Anta Diop que Pierre-Joseph Proudhon.
C’est le cas dans la plupart des productions humaines, le peintre n’échappe jamais totalement à sa propre représentation. Il se livre en filigrane au travers du choix de ses sujets, de sa palette, du geste lui-même.
Acte créateur compulsif, thérapie salutaire, à travers chacune de ses toiles qu’il considère comme faisant partie d’un tout, Johan Baggio traque son reflet.
Quête illusoire, sans doute, mais assurément féconde.
Les galeries de portraits de Johan Baggio, variations autour de figures célèbres comme de visages anonymes, répondent tout à la fois de la spontanéité et de la composition élaborée. Mu par une logique stochastique, l’artiste puise ses sujets tout autour de lui. Au détour d’un article, d’une page internet, une image retient son attention, entre en résonnance avec son univers, qu’elle soit en lien avec l’actualité ou simplement belle. Il se l’approprie alors.» Johan (France), Artiste Peintre Contemporain | Artmajeur