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ALLEMAGNE – Berlin et sa société civile présentent un projet de mémoire du colonialisme (25-27 avril 2024)

Aux cotés de plusieurs experts européens et africains, le réseau Mémoires & Partages prend part à l’événement « Kolonialismus Erinnern » qui conclut le processus participatif de développement de la mémoire coloniale allemande.

Le concept de mémoire du colonialisme pour la ville de Berlin a été développé pendant deux ans par le spécialiste et curateur Dr Ibou Coulibaly Diop en coopération avec les initiatives de la société civile Dekoloniale, Decolonize Berlin, ADEFRA, Korea Association, korientation, Africa Council. Il sera présenté au public pour la première fois dans le cadre d’un événement de trois jours à HKW (La Maison des Cultures du Monde) de Berlin.

HISTORIQUE DU PROJET

En août 2019, la Chambre des représentants de Berlin a décidé d’élaborer un concept de réévaluation et de commémoration à l’échelle de la ville sur l’histoire et les conséquences du colonialisme dans l’État de Berlin. Le concept commémoratif a été développé en étroite collaboration avec la société civile berlinoise de tous les départements.

Deux acteurs financés par le Sénat de Berlin sont impliqués de manière significative dans le processus de participation – le Bureau de coordination pour un concept à l’échelle de la ville pour se réconcilier avec le passé colonial de Berlin (Decolonize Berlin e.V.) et le projet modèle quinquennal Decolonial Culture of Remembrance in the City – ainsi que d’autres organisations de la société civile qui militent depuis des années pour un changement de perspective dans la culture allemande de la mémoire.

QUESTIONNEMENTS

À quoi peut ressembler un concept à l’échelle de la ville pour se réconcilier avec l’histoire coloniale et ses conséquences et s’en souvenir ? De quoi un tel concept a-t-il besoin pour contribuer à une culture transnationale de la mémoire soutenue par la société civile ? Quels acteurs et positions faut-il prendre en compte lors de l’élaboration d’un tel concept ? Quelles sont les particularités d’une ville autrefois divisée comme Berlin ? Et qu’attend-on du concept de mémoire à l’échelle de la ville de Berlin dans les anciennes colonies allemandes ? En collaboration avec des sociétés civiles afro-diasporiques et des organisations BIPoC (Noirs, Autochtones, Personnes de couleur) ainsi qu’avec des universitaires, des activistes et des artistes locaux et internationaux, les participant·e·s ont abordé ces questions dans le cadre d’un processus participatif.

PROGRAMME DES RENCONTRES DU 25 AU 27 AVRIL 2024

Kolonialismus erinnern | HKW Haus der Kulturen der Welt

BREF RÉSUMÉ DE LA COLONISATION ALLEMANDE

Durant 35 ans (1884-1919), l’empire colonial germanique participe à l’entreprise d’expansion européenne en Afrique et en Asie. C’est d’abord la Namibie en Afrique du Sud-Ouest ainsi que le Togo et le Cameroun qui seront conquis en 1884. En 1885, l’Allemagne accueille la conférence de Berlin où les européens entérinent leur partage du continent. Et puis, c’est au tour de l’Afrique de l’Est (Tanzanie, Rwanda, Burundi) et du Pacifique (une partie de la Nouvelle-Guinée, les îles Mariannes et l’archipel des Samoa) d’être colonisés. Loin d’égaler les autres puissances, l’Allemagne s’arroge tout de même une superficie de 2,9 millions de km2, soit plus de six fois sa propre taille.

La capitulation allemande à la fin de la 1ère guerre mondiale et la Shoah lors de la seconde guerre mondiale vont masquer cette responsabilité allemande jusqu’aux dernières années où la société civile va s’engager pour révéler l’ampleur des désastres coloniaux allemands, les résistances africaines ainsi que les symboles glorificateurs sur l’espace public allemand.

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