Dans la perspective du recours examiné par le tribunal administratif de Pau le 7 décembre, la romancière Marie Darrieussecq, originaire et résidente du pays Basque, a accordé une interview-vidéo à Karfa Diallo sur le sens de son engagement pour que le quartier «la négresse» retrouve son nom basque
« J’ai grandi à cet endroit là. Petite je n’y voyais aucune malice. Mais j’ai grandi et je me suis aperçue que ce mot est infamant, inventé pour dégrader les personnes noires et justifier l’esclavage. Et c’est un mot qu’emploie les racistes. Or les biarrots ne sont pas racistes. Nous nous retrouvons avec un héritage involontaire… » Marie Darrieussecq
Marie Darrieussecq est née le 3 janvier 1969 à Bayonne en Pyrénées Atlantiques, elle est l’un des écrivains les plus prodigues de sa génération. Fille d’une mère professeur de français et d’un père technicien, elle combinera les spécialités pour devenir une grande technicienne de la rédaction. La bibliothèque familiale aidant, elle se lance sans retenue aucune dans l’amour de la littérature. Bachelière en Lettres en 1986, elle étudiera en classes préparatoires littéraires, hypokhâgne et khâgne à Bordeaux avant d’intégrer l’Ecole Normale Supérieure de la rue d’Ulm en 1990.
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Une réponse
C’est aussi l’occasion de réfléchir sur la persistance des nominations des humains par des différences de couleur de peau. « Noir » et « Blanc » sont des nominations coloniales apparues au XVIIème siècle au cours de la colonisation esclavagiste et racialisée qui a fondé et structuré les sociétés des « vieilles colonies » de la France.
Pourquoi continuons-nous d’utiliser pour des êtres qui parlent, cette nomination coloniale qui donne une prévalence au regard dans les relations humaines ?
Pouvons-nous réfléchir au maintien contemporain de ces nominations par des différences de couleur de peau ?
Si j’AI une couleur de peau, est-ce que je SUIS réduite à cette couleur de peau ?