Mouvement d’éducation populaire à la mémoire partagée depuis 1998

BORDEAUX – BAYONNE – DAKAR – LA ROCHELLE – LE HAVRE – PARIS

BASTIDE ANNEXÉE – Un parcours-mémoire sur les 200 ans du Pont de Pierre (30 juin)

L’extension des activités coloniales du port de Bordeaux sur sa rive droite, passée la construction du pont en 1822, a aussi entrainé l’annexion du quartier Cenonnais de la Bastide et l’implantation d’entrepôts de marchandises produites dans le système esclavagiste et raciste du 19e siècle que Napoléon Bonaparte, qui a ordonné la construction du pont de Pierre, va rétablir en 1802.

Financé par les plus importants négociants coloniaux bordelais, dont Pierre Balguerie-Stuttenberg, le pont de pierre va accélérer l’annexion de la rive droite à l’ambitieuse et déjà prospère rive gauche.

En effet, la bourgeoisie bordelaise a tant méprisé la rive droite qu’elle en avait fait une « Terra Incognita » réservant exclusivement à sa rive gauche les signes de son orgueil colonial où elle concentrait institutions administratives, financières, maritimes, entrepôts et magnifiques hôtels particuliers arborant, selon la mode architecturale du 18e siècle, des mascarons créoles.

Ces magnifiques visages sculptés dans la pierre blanchie bordelaise ont commencé à avoir des traits africains avec le développement fulgurant du commerce colonial bordelais qui a fait de la ville le port français qui s’est le plus enrichi grâce à l’esclavage des noirs et de leurs descendants. A Bordeaux, les commerces triangulaires et en droiture étant indissociables de l’entreprise criminelle de déshumanisation qui a accouché du monstre du racisme.

Cette spectaculaire prospérité du commerce colonial bordelais, malgré l’abolition officielle de l’esclavage en 1848, se nourrira d’une irrépressible ambition d’extension qui aboutit à l’annexion du quartier de la Bastide.

« Que Bordeaux garde ses funestes présents ! Nos prédécesseurs le lui ont déjà dit en 1821, nous le lui répétons aujourd’hui. Nous n’envions pas sa splendeur, qu’elle nous laisse dans notre humilité. Elle fait payer trop cher l’honneur de lui appartenir. […] Bordeaux n’a pour justifier ce projet d’envahissement que la raison du plus fort ». Jean-Baptiste Lagrave, maire de Cenon en 1852.

C’est le 1er janvier 1865, après des décennies de résistance de la commune de Cenon qui refusait cette annexion, que la rive droite de la Garonne tombe dans l’escarcelle de la ville centre qui va y déployer activités et entrepôts nécessaires à son commerce maritime et à ses industries manufacturières liées à la canne à sucre produite par les descendants d’esclaves encore sous domination coloniale.

Jeudi 30 juin à 18h, nous y lançons un nouveau parcours. D’autres dates : Samedi 17 septembre à 10h et Dimanche 23 octobre à 11h. Inscrivez-vous : memoires.partages@gmail.com

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *