Depuis l’inauguration du Parc Victor Schoelcher en 2018, la ville de Mérignac fait un travail de mémoire sur l’esclavage colonial. Pour la 5e édition de la journée du 23 mai, divers événements sont organisés en partenariat avec Mémoires & Partages
En 2001, l’assemblée nationale française a déclaré la traite et l’esclavage des noirs crimes contre l’humanité. La France est le premier État qui ait déclaré la traite négrière et l’esclavage crime contre l’humanité » et décrété une journée nationale de commémoration. Le 23 mai est la « journée nationale en hommage aux victimes de l’esclavage colonial » fixée par la loi dite « égalité réelle outre-mer », adoptée le 28 février 2017.
Bordeaux Métropole et la Gironde ont une responsabilité mémorielle à respecter le devoir de mémoire et à impulser une travail d’éducation autour des valeurs de liberté et d’égalité.
Le 23 mai 2018, la ville de Mérignac a inauguré le Parc Victor Schoelcher pour honorer le souvenir et les résistances des esclaves et de commémorer l’abolition de l’esclavage.
Depuis 2018, l’association Mémoires & Partages est aux cotés de Mérignac et participe à faire vivre cette journée de souvenir et d’actions autour des valeurs républicaines et du combat pour l’égalité.
Au-delà de l’abolition, la journée devrait engager une réflexion générale sur l’ensemble des mémoires de l’esclavage si longtemps refoulées.
L’occasion aussi de s’interroger sur la façon dont cette mémoire peut trouver sa juste place dans nos sociétés. La volonté enfin de développer la connaissance de cette tragédie. Enrichir notre savoir c’est le moyen de rétablir des vérités.
PROGRAMME A MÉRIGNAC, 20 MAI AU 4 JUIN
20 MAI – 4 JUIN – EXPOSITION « AFRO-DESCENDANT.E.S DU BORDEAUX COLONIAL » Médiathèque de Mérignac (inauguration samedi 21 mai 2022 à 11h)
LUNDI 23 MAI 2022 A 19H : CÉRÉMONIE COMMÉMORATIVE Parc Victor Schoelcher
SAMEDI 4 JUIN A 15H : « L’IMPACT DE LA LOI TAUBIRA DANS LE TRAVAIL DE MÉMOIRE »
par MARIE-FRANCE MALONGA, sociologue, EMMANUEL GORDIEN, président du CM 98 et CHRISTOPHE CHODATON, président CCOM23 Bénin. Animée par Karfa Sira Diallo, fondateur de Mémoires & Partages
L’EXPOSITION AFRODESCENDANT.E.S DU BORDEAUX COLONIAL
La présence des Afrodescendant.e.s en France hexagonale est antérieure aux vagues d’immigration du vingtième siècle. Dans l’ancien régime, dés les débuts de la traite et de l’esclavage des noirs, des africain.e.s et leurs descendant.e.s sont déportés dans les ports européens.
Recensé.e.s, controlé.e.s et exploité.e.s par le Code noir mais aussi par la Police des noirs c’est un nouveau peuple, majoritairement « esclavagisé », qui vit dans la périphérie des grands ports français du XVIIIe siècle.
Des traces importantes de cette présence nous sont de plus en plus connues pendant que de nombreuses figures remarquables de l’histoire transatlantique de Bordeaux restent encore à l’arrière-plan de la connaissance contemporaine. Malgré des trajectoires de réussite exceptionnelles, ils continuent de souffrir d’un défaut de mémoire qui manifeste une sorte de mort sociale implicitement décrétée par l’idéologie coloniale de l’époque.
Bordeaux, premier port colonial français et deuxième port négrier, qui fut la principale porte d’entrée et de sortie des outres mers, sera le premier réceptacle de l’influence qu’ils auront sur une société française confrontée à une présence noire qui bouscule ses valeurs.
Dans le cadre d’un travail de recherche documentaire en vue d’un ouvrage, je suis parti à la rencontre de quelques uns de ces personnages emblématiques d’un Bordeaux où la représentation de la diversité reste toujours un défi.
KARFA SIRA DIALLO, Fondateur-directeur de Mémoires & Partages et Membre du conseil d’orientation de la Fondation pour la Mémoire de l’Esclavage