HISTORIQUE – « Nos ancêtres ont donné leurs vies, leur chair. Nous n’avons jamais vraiment eu notre fête d’Indépendance… Ça devrait être une fête nationale pour tous les pays qui ont exploité des Africains.» La star Pharell Williams, qui a milité pour faire du « Juneteenth » un jour férié
Entouré de la vice-présidente Kamala Harris, le président Joe Biden vient de signer le décret faisant du « Juneteenth » le onzième jour férié reconnu au niveau fédéral, rejoignant une liste qui comprend Noël et le Jour de l’An, Thanksgiving et le Jour de l’Indépendance.
Reconnaissant le racisme systémique dénoncé par le mouvement Black Lives Matter, Joe Biden poursuit sa stratégie de réparation des injustices et inégalités héritées de l’histoire de l’esclavage.
La signature de Joe Biden, ce jeudi 17 juin, intervient après que la mesure a été votée par les deux chambres du Congrès presque à l’unanimité.
Juneteenth est célébré chaque année le 19 juin pour marquer la date à laquelle certains des derniers esclaves de la Confédération sont devenus libres. Alors que le président Abraham Lincoln avait signé la Proclamation d’émancipation en 1862 pour libérer les esclaves dans les États confédérés, ce n’est que deux ans et demi plus tard que de nombreux Noirs encore maintenus en esclavage au Texas ont été informés que l’ordre les avait libérés. L’isolement du Texas par rapport au reste du pays et l’éloignement du paysage ont empêché les soldats de l’Union de livrer le message aussi rapidement qu’ils avaient pu le faire ailleurs.
La reconnaissance fédérale de Juneteenth est l’une des nombreuses tentatives de l’administration Biden pour réconcilier le passé sombre et troublé de l’Amérique avec les minorités raciales, en particulier les Afro-Américains.
En tant que candidat, Biden a reconnu le racisme systémique qui, depuis la fondation du pays, a affligé les institutions fondamentales de la réussite personnelle, y compris le marché du logement, la justice pénale et les préoccupations environnementales.
Lorsqu’il a pris ses fonctions en janvier, Biden a hérité d’une nation au bord du gouffre, avec des manifestations antiracistes consécutives aux violences policières à l’encontre des afroaméricain.e.s notamment depuis le meurtre de George Floyd.
Comment cette journée est-elle célébrée ?
Auparavant, la fête était marquée par des prières et était l’occasion de se regrouper en famille dans son jardin. Par le passé, des anciens esclaves, puis leurs descendants, saisissaient l’occasion de faire un pèlerinage jusqu’à Galveston au Texas.
En 1872, la fête a revêtu une note particulière lorsqu’un groupe de pasteurs noirs et d’hommes d’affaires à Houston ont acheté un terrain de 4 hectares et ont créé le Parc de l’Émancipation, où les rassemblements ont lieu chaque année.
De nos jours, de nombreuses villes, comme Atlanta, Washington, Los Angeles, Chicago ou encore Detroit organisent des défilés, parfois même des festivals. Cette année, la ville de Galveston va inaugurer une fresque murale de plus de 400 mètres carrés précisément là où le Général Granger a informé les esclaves de leur liberté. La ville organise aussi un défilé et un pique-nique géant.
Une réponse
Espérons que les « Trump » ne reviendrons pas ! Le président Biden fait le « job » comme disent les Américains, celui que son prédécesseur, pour employer une litote, a négligé : RASSEMBLER.