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RUES DE NÉGRIERS – A La Rochelle pour lancer #balancetonnegrier : rajouter du sens à l’espace public

Samedi 8 mai, le réseau Mémoires & Partages a choisi la Rochelle pour lancer sa campagne nationale #BALANCETONNEGRIER 

« Est négrier, l’armateur d’un navire qui fait la traite des noir.e.s, le capitaine qui transporte les africain.e.s, le propriétaire des plantations esclavagistes américaines et tout homme politique qui a recommandé le racisme contre les noir.e.s. » Karfa Sira Diallo 

Parce que nous sommes convaincus que la persistance du racisme est liée à la subsistance d’honneurs rendus à des personnalités coupables des crimes contre l’humanité que furent la traite, l’esclavage et la racisme contre les noir.e.s, comme l’expriment les mouvements de déboulonnage du Black Lives Matter.  Nous avons la responsabilité de réparer la signalétique urbaine, dans une action pédagogique de mémoire historique.  

Considérant l’évolution du droit international, de la conscience collective, l’urgence de lutter contre le racisme et la nécessité de se réapproprier nos villes, Mémoires & Partages propose, depuis 2009, d’apposer des panneaux explicatifs sur les rues et places qui honorent les négriers français.  

Nous demandons la reconnaissance de ces symboles générateurs de haine et de souffrances. La moindre des réparations que l’on puisse exiger pour les victimes serait l’ajout, à l’échelon national des villes liées à la traite des noir.e.s, de quelques plaques explicatives dans ces rues, pour rappeler la complexité de ces personnages.

En effet, si ceux-ci ont souvent joué un rôle important dans les villes concernées, raison pour laquelle ils passent à la postérité, ce sont également des criminels au regard de la loi. Comme l’a reconnu à l’unanimité la loi française du 10 mai 2001, l’esclavage et la traite des noir.e.s sont des crimes contre l’Humanité. 

Pourquoi laisser persister les honneurs rendus aux négriers sous forme de nom de rues, de places et d’établissements ? 

Les livres et musées, malgré leur nécessité, donnant l’impression d’enfermer la mémoire des victimes l’esclavage, quand celle de leurs bourreaux s’affichent à jamais sur l’espace public, lieu de partage démocratique par excellence. Ce déséquilibre mémoriel, alors même qu’à titre de comparaison les rues Pétain sont toutes débaptisées, engendre des frustrations sur lesquelles certains n’hésitent pas à jouer pour chercher à radicaliser des individus. 

Aussi, pour que la mémoire des victimes et des résistant.e.s soit vraiment honorée dans le quotidien, et loin de nier localement les premiers efforts de la municipalité rochelaise, nous souhaitons que soit prise en compte la dimension des propositions issues de citoyens et d’associations  dans une démarche courageuse de mise à disposition visible d’explications engagées, concernant les aspects sombres (et plus uniquement les qualités) de personnalités honorées sur l’espace public. L’objectif est que la signalétique urbaine retrouve de façon encore plus marquée, plus de sens et d’humanité. 

LES PANNEAUX DE LA CAMPAGNE #BALANCETONNEGRIER

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