Par courrier adressé à Mémoires & Partages et publié sur FaceBook, le candidat écologiste, Pierre Hurmic, prend position sur le débat sur les symboles du racisme dans l’espace public.
Sollicité, dans le cadre de la lettre ouverte adressée à tous les candidats aux municipales dans les villes anciennement port négriers, le chef du rassemblement réunissant le parti socialiste et les écologistes affirme son engagement à « Débaptiser les bâtiments des noms de ces personnalités (écoles, salles municipales, gymnases…) »
Alors que la Ville de Bordeaux vient d’apposer, en catimini, 5 panneaux sur les 20 rues de négriers, cet engagement rejoint la revendication de Mémoires & Partages qu’au moins une rue soit débaptisée comme symbole de notre détermination à réprimer le racisme et les discriminations.
Monsieur le Fondateur-Directeur de Mémoires et Partage,
Le 5 juin dernier, vous avez, à travers une lettre ouverte, interpellé le Président de la République et les candidat.e.s aux élections municipales à Bordeaux, Biarritz, La Rochelle et le Havre.
Bordeaux s’est construite et développée, à travers les siècles, sur l’essor de l’empire colonial français, donc sur l’exploitation des peuples et des ressources. Traite négrière, commerce en droiture, esclavage
dans les exploitations agricoles des territoires colonisés ont ainsi, été au cœur du modèle de développement de notre Ville.
De nombreuses familles bordelaises et « personnages historiques » ayant joué un rôle dans cette construction mortifère ont, au fil des décennies été remerciés et honorés en leur attribuant un nom de rue, avenue, place, école ou monument pour services rendus à la Ville ou à la Nation. Ces personnalités et/ou familles ont ainsi leur nom gravé dans nos murs, aux yeux de toutes et tous et dans l’ignorance d’une partie de leurs actions.
C’est pourquoi, je ne peux être qu’en accord avec vous lorsque vous dites : « La signalétique urbaine constitue, en effet, un enjeu majeur de réparation des séquelles du racisme dans les sociétés
occidentales. »
Je souhaite faire appliquer une politique municipale ambitieuse sur ces sujets d’égalité et sur la prise en compte de l’histoire de notre Ville.
A l’occasion de votre lettre ouverte, il me semble important de confirmer mes intentions sur cette question.
En tant que maire, voici les engagements que je prendrai :
- Apposer des panneaux dans les rues qui permettent d’expliquer et de contextualiser l’ensemble des actions des personnalités qui ont un lien avec l’histoire du colonialisme (traite,
esclavage, commerce en droiture, carnages militaires, anticolonialiste…). Créer une identité visuelle propre à ces panneaux avec l’aide d’artistes plasticiens et réaliser des parcours balisés
à travers toute la ville, avec le concours des associations et des habitants. - Débaptiser les bâtiments des noms de ces personnalités (écoles, salles municipales, gymnases…)
- Attribuer davantage de noms de rues, places et monuments aux personnalités femmes et hommes issus de la diversité et/ou qui ont joué un rôle dans la pensée et l’histoire anticolonialiste et antiraciste en France mais aussi à travers le monde.
Je suis et resterai toujours un farouche opposant au racisme et à toutes les formes de discrimination.
L’espace public pourra ainsi devenir un espace d’apprentissage et de réflexion à ciel ouvert et libre
d’accès.
Veuillez recevoir, Monsieur, mes salutations les meilleures. Pierre HURMIC, Bordeaux respire