A l’occasion du 26ème anniversaire du génocide rwandais, nous publions cette interview-vidéo d’une rescapée du génocide. Réalisée par Karfa Sira Diallo.
Au-delà de la nécessaire commémoration, un véritable travail de mémoire est indispensable pour comprendre les mécanismes de cette haine, situer les responsabilités rwandaises, africaines et internationales, panser les plaies et enfin diffuser une culture de la vigilance et d’un renouveau de justice, de paix et de fraternité.
A cette occasion, nous vous proposons cette interview d’une rescapée du Rwanda et habitante de la région bordelaise:
Au soir de cette terrible journée du 7 avril 1994, quand la haine fait enfin éclater le manteau de la barbarie semée par une propagande insidieuse et que débutent les cent plus longs jours que l’Afrique regrettera éternellement, Adélaïde Mukantabana est une jeune femme entourée d’une famille aimante à Butare, la province la plus au Sud du Rwanda.
Confinée dans cette ville, véritable centre intellectuel du pays, Adélaïde sentira enfler le souffle de la haine qui déferlera dans la ville avec l’assassinat du premier préfet Tutsi du Rwanda, prélude aux massacres qui vont frapper les habitants de Butare, n’épargnant personne et plongeant dans la mort sa propre famille.
Adélaïde Mukantabana est devenue un des visages du génocide rwandais en France. Rescapée du massacre de masse orchestré par les génocidaires du hutu power et réfugiée à Bordeaux depuis une vingtaine d’années, elle anime et participe activement à éveiller la conscience collective sur l’impact et les conséquences de ce génocide dont les soubassements sont loin d’être connus.
Luttant contre l’oubli, avec la voix souvent traversée par une émotion contenue dans un verbe soucieux de pédagogie et de partage, Mme Mukantabana n’a de cesse depuis de parler, d’expliquer et d’interpeller les autorités françaises sur les circonstances et les enseignements de cette haine.
Karfa Sira Diallo