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NATURALISATION DES TIRAILLEURS SENEGALAIS: promesse de François Hollande ce 20 décembre

La pétition que nous avons initiée remporte une 1ére victoire.

Le président de la République française a profité mardi 20 décembre de la visite de son homologue du Sénégal, Macky Sall, pour faire part de son engagement à faciliter l’octroi de la nationalité française aux tirailleurs sénégalais qui ont combattu dans les rangs de l’armée française.

« J’ai demandé qu’il y ait des instructions très claires qui soient données pour qu’il y ait toutes les facilités pour leur permettre d’accéder à la nationalité française », a déclaré François Hollande. « C’est eux qui formeront cette demande mais on compte bien marquer la reconnaissance, a-t-il insisté. Il n’y a pas plus belle reconnaissance que de pouvoir accueillir ces anciens combattants dans la nationalité française. »

Pour Karfa Sira Diallo, directeur de Mémoires & Partages: « François Hollande, à 5 mois de sa fin de mandat, va dans le sens du combat que nous avons mené au profit des tirailleurs sénégalais, surtout en faveur de l’égalité et de la justice. S’il faut accueillir, avec prudence, une annonce aussi tardive, il n’en reste pas moins qu’il s’agisse d’un pas significatif qu’on ne saurait bouder. L’absurde, inefficace et injuste obligation de résidence qui est faite à ces anciens combattants, obligés d’affronter les couloirs froids et la solitude des résidences Adoma, prendra ainsi fin. Et ces hommes pourront finir tranquillement leurs existences auprès de leurs familles. Cette nouvelle ressource, la naturalisation, reconnaitrait enfin l’égalité entre tous ceux qui ont été et son français, mais surtout est une « arme miraculeuse » pour le combat de la République. Cette première victoire sur l’absurde réglementation de l’aprés-guerre et sur la fatalité est une digue contre la colère des jeunes français mais aussi un élargissement des possibles. »

Engagés de 1857 à 1960

Moins d’un millier de ces anciens soldats vivent aujourd’hui en France. En novembre, une élue socialiste de Bondy (Seine-Saint-Denis), Aïssata Seck, elle-même petite-fille de tirailleurs sénégalais, avait lancé une pétition appelant à la naturalisation de ces anciens combattants. La pétition avait réuni plus de 40 000 signatures, dont celles du président de l’Assemblée nationale Claude Bartolone, de l’ancien ministre Jack Lang, de l’acteur Omar Sy ou du comédien Jamel Debbouze.

Le terme de « tirailleurs sénégalais » désigne les soldats recrutés dans les anciennes colonies françaises situées au Maghreb, en Afrique noire et à Madagascar et qui ont été engagés aux côtés de la France dans ses différentes opérations militaires de 1857 à 1960. Les régiments de tirailleurs sénégalais ont été transformés en régiments d’infanterie de marine en 1958 avant d’être définitivement supprimés entre 1960 et 1962.

Tirailleurs naufragés

A noter que nous avons initié, le 25 janvier dernier, un plaidoyer pour attirer l’attention des hommes politiques, en France comme en Afrique, sur cette catastrophe maritime qui coûta la vie à 568 personnes. S’emparant des revendications de l’association, une demi-douzaine de députés français, dont Noël Mamère (Gironde) et Dominique Bussereau (Charente-Maritime), ont écrit au secrétaire d’État chargé des Anciens combattants et de la Mémoire, Jean-Marc Todeschini. « Pour l’heure, celui-ci a fait recevoir une délégation par son cabinet mais ne s’est pas engagé. »

« Rien n’est plus puissant qu’une idée dont l’heure est venue » Victor Hugo

LE BUREAU DE MEMOIRES & PARTAGES

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