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TIRAILLEURS – «Attendre plus de 60 ans pour supprimer l’obligation de résidence est une honte…»

Concomitamment à la sortie du film Tirailleurs de Omar Sy, une information de Franceinfo ce mercredi, nous apprend qu’une vingtaine d’anciens combattants français, appelés abusivement « tirailleurs sénégalais » essentiellement des guerres coloniales d’Algérie, du Vietnam et de Madagascar, vont pouvoir rentrer dans leur pays d’origine tout en touchant leur minimum vieillesse.

Selon le ministère français des Solidarités, une vingtaine ont déjà été validés. Jusque-là ces vétérans devaient vivre au moins six mois de l’année en France pour toucher le minimum vieillesse de 950 euros par mois pendant que leur pension mensuelle dépassait à peine les 50 euros.

Pour la militante Aïssata Seck, présidente de l’Association pour la mémoire et l’histoire des tirailleurs sénégalais, « Après de longues années de combat nous avons enfin obtenu gain de cause. Les anciens tirailleurs vont pouvoir finir leurs vies dans leurs pays d’origines. Merci à celles et ceux qui nous soutiennent depuis le début »

Karfa Diallo, fondateur-directeur de Mémoires & Partages, qui s’est aussi engagée depuis de longues années sur la réhabilitation de l’histoire des tirailleurs, signale lui « qu’attendre plus de 60 ans, aprés les guerres les coloniales pour supprimer cette obligation de résidence est une honte pour la République »

Pour lui «La décision annoncée par le gouvernement ce matin pose plusieurs questions qu’il faut analyser et mettre en perspective dans le sens de la justice raciale et de l’égalité. En 2017, François Hollande avait aussi annoncé la fin de l’obligation de résidence. Depuis combien d’anciens combattants sont morts sans reconnaissance : ni triomphalisme ni aveuglement, vigilance ! Mon père, décédé cet été, n’en bénéficiera pas, mais il faut dire la véritable la honte de la République, et surtout des socialistes qui n’ont pas réussi à solder ce dossier. Avoir obligé pendant des décennies cette petite centaine d’hommes et leurs familles à consentir des sacrifices incommensurables, jusqu’à leur vie pour certains, pour percevoir un maigre minimum vieillesse, est une trahison que nous n’oublierons pas. Et quid des soldats Somali et d’Afrique centrale…»

Plus de 200 000 tirailleurs, recrutés de force ou enrôlés dans toute l’Afrique, ont combattu sur les fronts de la première et la deuxième guerre mondiale.

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