OBJECTIFS DU PROJET
Depuis 20 ans, la traite et l’esclavage des noir.e.s sont progressivement rentres dans le récit national français. La loi Taubira, qui en 2001 l’a qualifié de crimes contre l’humanité, l’instauration d’une fondation pour la mémoire de l’esclavage et le dynamisme de la société civile ont contribué a en faire une histoire fondatrice de la République française.
Si Bordeaux, premier port colonial français et 2e port négrier s’est inscrit dans ce nouveau récit d’intégration républicaine, un nouveau souffle est espèré.
En effet, divers évènements récents attestent d’une sensibilité renouvelée sur la mémoire de l’esclavage et sur les formes de discriminations héritées mais incompatibles avec notre ambition démocratique.
Seul un projet d’envergure, soutenu par une volonté politique inscrite dans la durée peut utilement contribuer à affirmer la mémoire de bordeaux et a ressouder une cohésion autour d’un récit partage car ambitieux.
La reconnaissance de la place de bordeaux dans le commerce colonial et ses conséquences contemporaines doit y jouer un rôle important. L’héroïsme et l’exemplarité des populations descendantes des victimes et des résistantes contre la barbarie doivent y être des digues contre le ressentiment et pour la réconciliation. Les générations actuelles expriment de nouvelles attentes. Et les bordelais.e.s ont besoin de connaitre et de s’approprier le projet républicain dans ses ombres comme dans ses lumières.
Des associations bordelaises travaillent depuis une vingtaine d’années sur le projet de création d’un Lieu dédié à ces mémoires d’aujourd’hui. La plupart des grandes villes du monde de Nantes à Bristol disposent de sites de cette nature.
Le travail exploratoire de la Mission de préfiguration d’un tel lieu consistera à imaginer les conditions de réalisation d’un futur « centre des ressources et des mémoires des esclavages ».
Cette mission réunira un comité scientifique et technique avec des historiens et des personnalités issues de la société civile (représentant.e.s de collectivités, de l’Etat, des associations, des entreprises, de journalistes…) pour définir le contenu programmatique, l’implantation physique d’un tel lieu, les partenariats techniques et financiers, le budget et le calendrier prévisionnel.
Le travail exploratoire de la Mission de préfiguration d’un tel lieu consistera à imaginer les conditions de réalisation d’un futur « centre de ressources et de mémoire » qui prendra en compte les préoccupations suivantes :
– porter sur les esclavages de notre modernité, du 15e siècle à aujourd’hui, qu’ils soient intra-africains, arabo-musulmans et occidentaux ;
– s’attacher à explorer les liens entre mémoire des esclavages et discriminations raciales et territoriales contemporaines avec une démarche pédagogique de compréhension et d’action ;
– exposer des travaux artistiques et documentaires disponibles ;
– être un lieu vivant ouvert aux évènements artistiques
LA MISSION DE PRÉFIGURATION DE LA MAISON ESCLAVAGES & RÉSISTANCES
Le 9 mai 2022, la ville de Bordeaux s’associait au réseau Mémoires & Partages pour installer une Mission de préfiguration d’un lieu dédié aux mémoires des esclavages et pour l’égalité.
Cette initiative inédite témoigne de l’évolution de la conscience collective sur une question politique majeure qui continue de travailler la société bordelaise à travers des objets patrimoniaux mais aussi des problématiques sociales, sanitaires et culturelles. Bordeaux : Une maison contre les esclavages se prépare, un moment « historique » (20minutes.fr)
ORGANISATION DE LA MISSION DE PRÉFIGURATION
Le bureau de la mission de préfiguration
Président : Karfa Diallo, Fondateur-directeur de Mémoires & Partages – Conseiller Régional Nouvelle-Aquitaine
Vice-Président : Norbert Fradin, entrepreneur
Secrétaire générale : Cahela Kouléon, étudiante
Trésorier : Karl Belmont, responsable associatif
Calendrier 1 an – Rapport à déposer au 10 mai 2023
Consultation citoyenne: 1 JANVIER – 28 AVRIL 2023
AUDITIONS – Des personnalités, groupes ou institutions seront auditionnées soit en présentiel ou en visio par les membres de la mission.
LES MEMBRES DE LA MISSION
Aurélie Bambuck, journaliste, réalisatrice, Clément Rossignol-Puech, maire de Bègles, Julie Druillet, architecte, Daniel Flaharty, médecin, Norbert Fradin, fondateur du Musée Mer Marine, Julie Duprat, historienne, Karfa Diallo, conseiller régional Nouvelle-Aquitaine, Phlippe Barre, fondateur de Darwin, Donatien Garnier, écrivain, Karl Belmont, président d’association, Hugues Martin, ancien maire de Bordeaux, Naïma Charaï, directrice association, Cheikh Sow, musicien, Vincent Bordas, militant associatif, Colette Youssouf, Familles Africaines, Valentine Loukombo-Senga, sociologue, Gabriel Okoundji, écrivain, Alain David, député de Gironde, Cahéla Kouléon, étudiante et écrivaine, Alain Dupouy, homme d’affaires, Gnilane Lopy, avocate, Patrick Serres, militant associatif, Loïc Prudhomme, député de Gironde, Olivier Escots, adjoint au maire de Bordeaux, Victor Randrianary, musicologue, Wiame Benyachou, conseillère départementale Gironde, Noel Mamère, ancien député-maire, Nicolas Thierry, Député, Thomas Cazenave, Député, Karim Messaï, Urbaniste, Baptiste Maurin, adjoint au maire de Bordeaux chargé du Patrimoine et du Matrimoine, Charline Claveau, vice-présidente chargée de la Culture de la Région Nouvelle-Aquitaine
REMISE DU RAPPORT DE LA MISSION AU MAIRE DE BORDEAUX
Vendredi 12 mai 2023, après une année de travaux lancés par la ville de Bordeaux le 9 mai 2022, la mission de préfiguration de la Maison Esclavages & Résistances a rendu son rapport au Maire Pierre Hurmic, en présence de ses adjoints, Olivier Escots (lutte contre les discriminations) et Baptiste Maurin (adjoint au patrimoine).
Valentine Loukombo-Senga, Norbert Fradin, Patrick Serres, Clarisse Gomis, Karl Belmont, Karfa Diallo, accompagné du député de la Gironde, Alain David, ont eu 1h30 d’échanges avec le maire de Bordeaux autour des recommandations du rapport de 58 pages que la ville avait commandé à un groupe d’experts nommés le 9 mai 2022.
En résumé la mission de préfiguration recommande l’investissement de la ville de Bordeaux dans cet établissement public qui répond à un devoir de mémoire sur ce crime contre l’humanité qui a fait une partie de la prospérité bordelaise mais aussi un devoir de vigilance sur les formes d’oppression contemporaines et de célébration des valeurs républicaines.
A l’issue d’une année de travail, la mission de préfiguration a réussi une mobilisation inédite :
–5 collectivités mobilisées : Mairie de Bordeaux, Métropole, Département de la Gironde, Région Nouvelle-Aquitaine et Etat
– 42 personnalités auditionnées
– 10 consultations citoyennes
– 700 Bordelais.e.s consulté.e.s
– 6 cahiers des doléances des bordelais.e.s31 décembre 2025
LE RAPPORT DE LA MISSION DE PRÉFIGURATION DE LA MER
INTRODUCTION
Le rôle de La Maison Esclavages & Résistances que nous espérons installer à Bordeaux est de rapprocher les histoires, de combler l’ignorance qui peut exister de part et d’autre pour jeter les bases d’une véritable mémoire partagée. C’est indispensable si nous voulons construire un Bordeaux, une Gironde et une Nouvelle-Aquitaine de la diversité unie et rassemblée autour de ses valeurs républicaines. C’est indispensable si nous voulons honorer l’apparition de toutes ces identités nouvelles qui apportent au monde leurs richesses.
Les cicatrices de l’esclavage sont toujours visibles dans les disparités persistantes de richesse, de revenus, de santé, d’éducation et d’opportunités ici à Bordeaux, en France et partout dans le monde. La traite des esclaves africains a garanti la richesse et la prospérité des colonisateurs, tout en dévastant le continent africain et entravant son développement pendant des siècles. L’ombre de l’esclavage plane toujours sur la vie des personnes d’ascendance africaine qui portent avec elles le traumatisme transgénérationnel et qui continuent d’être confrontées à la marginalisation, à l’exclusion et au sectarisme. L’éducation est donc l’arme la plus puissante pour lutter contre le racisme hérité de l’esclavage qui sévit aujourd’hui.
La Maison Esclavages & Résistances veut lutter contre l’héritage raciste de l’esclavage. L’histoire doit être rappelée afin que, dans le présent, nous puissions surmonter et transformer ses conséquences et construire un avenir plus prometteur.
TÉLÉCHARGER LE RAPPORT COMPLET CI-DESSOUS :
7 réponses
Bonsoir, j’ai vu un aperçu de votre fondation et je comprend que vous jouez un rôle important dans l’affermissement des relations humaines à travers la conscientisation. Par conséquent, étant étudiant en travail social a l’ENTSS,je voudrai prendre part aux differentes activités que vous organiserai prochainement a Dakar , si besoin voici mon numéro +221775381518. Cordialement kalidou
Bonjour, je n’arrive pas à trouver sur votre site, la lettre type à envoyer à Mr Juppé pour que les rues porteuses d’un nom de négociant négrier soient signalées par une plaque. De plus je tiens à vous informer que dans le musée d’arts décoratifs, une salle est réservée à Mr SAIGE (qui, il me semble a fait fortune dans le trafic d’esclaves) sans que, sur la plaque qui lui est réservé, il n’y ai mention de la provenance de sa richesse).
Merci pour votre aide,
Cordialement
Marina
Bonjour Madame Quesada,
Nous vous remercions pour votre intérêt et votre soutien.
Nous prenons note de ces informations.
Ci-dessous la lettre ouverte
Envoyez la par courrier postal et pensez à nous renvoyer la copie par mail à memoires.partages@gmail.com
Bien cordialement
Léontine Gauthier
*VOUS VOULEZ PARTICIPER?
Si vous voulez participer, à la campagne, copier et envoyer le courrier ci-dessous, par mail ou papier, à votre maire.
LETTRE TYPE PLAIDOYER POUR UNE SIGNALÉTIQUE RESPECTUEUSE DES DROITS HUMAINS
(……………….………ville……………….…….), le …/……./ 2018.
Madame la maire / Monsieur le maire,
OBJET: Plaidoyer pour des panneaux explicatifs sur les rues de négriers et d’esclavagistes
Comme l’a reconnu à l’unanimité la loi du 10 mai 2001, l’esclavage et la traite des noirs étaient et restent des crimes contre l’Humanité. Pourtant, dans notre ville de …………, qui a pourtant mis en place de nombreuses actions pédagogiques autour de cette mémoire, les autorités laissent malgré tout persister des honneurs rendus aux négriers sous forme de nom de rues, de places et d’établissements.
Sensibilisé sur cette question par la campagne #expliquetaruedenégrier de l’association Mémoires & Partages, je m’adresse à vous pour demander que la ville se saisisse de cette problématique, et qu’un débat public soit ouvert sur ces honneurs générateurs de haine et de souffrances. Récemment la ville de New York a formé une commission pour les recenser et évaluer les actions à suivre.
Pour ma part, la moindre des réparations que l’on puisse exiger pour les victimes serait l’ajout, à des lieux bien choisis, de quelques plaques explicatives dans ces rues, pour rappeler la complexité de ces personnages éponymes. En effet, si ceux-ci ont souvent joué un rôle important pour la cité, raison pour laquelle ils passent à la postérité, ce sont également des criminels au regard de l’Humanité. Pourquoi dès lors ne pas profiter de cette occasion pour raconter cette histoire complexe et terrible ?
De plus, les livres et les musées, malgré leur nécessité, peuvent donner l’impression d’enfermer la mémoire des victimes l’esclavage, quand celle de leurs bourreaux s’affichent à jamais sur l’espace public, lieu de partage démocratique par excellence. Ce déséquilibre mémoriel, alors même qu’à titre de comparaison les rues Pétain sont toutes débaptisées, engendre des frustrations sur lesquelles certains n’hésiteront pas à jouer pour chercher à radicaliser des individus.
Aussi, pour que la mémoire des victimes puisse être vraiment honorée dans le quotidien de tous, sans avoir à attendre les commémorations du 10 mai ou les expositions, je souhaite que la mairie s’engage dans une démarche courageuse de mise à disposition visible d’explications concernant les aspects sombres (et plus uniquement les qualités) de certaines personnalités honorées sur l’espace public, afin que la signalétique urbaine retrouve plus de sens et d’humanité.
Vous remerciant de l’attention que vous voudrez bien accorder à ma demande, je vous prie d’agréer, Madame la maire / Monsieur le maire, l’expression de ma haute considération.
J’admire ce que vous faites pour le devoir de mémoire.
Dans un soucis d’équilibre, car les européens étaient loin d’être les seuls à faire commerce de l’esclavage et ce serait malhonnête d’arriver à cette conclusion, pouvez-vous prévoir des articles sur l’envoi en esclavage en Afrique de plus d’un million d’européens entre le 13ème et le 19ème siècle ? Voici le lien wikipedia: https://fr.wikipedia.org/wiki/Traite_des_esclaves_de_Barbarie
En espérant contribuer ainsi aussi au devoir de mémoire…
Bonjour, je n,arrive pas à trouver de bibliographie sur votre site, or M. Karfa Diallo nous a parlé d’une liste lors d’une visite guidée dans Bordeaux
Merci pour votre aide
Veronique
Bonjour Véro,
Voici le lien de la biblio.
https://memoiresetpartages.com/pedagogie-du-partage-la-bibliographie-de-nos-conferences-et-interventions/
ravi de nos échanges
Karfa