Dans le cadre d’un Séminaire à l’Urmis Paris Diderot, Gaetano Ciarcia a réalisé avec Jean-Christophe Monferran, 42 minutes d’un film-documentaire qui présente les enjeux sociaux et politiques du passé de l’esclavage à Nantes et Bordeaux entre 2015 et 2019.
Dans le cadre du séminaire Recherches contemporaines en anthropologie : des circulations en question(s), ce film présente les enjeux de la mémoire de l’esclavage dans les deux plus grands ports négriers français par la voix des acteurs associatifs et institutionnels.
La partie bordelaise est marquée par le temps fort des 20 ans de Mémoires & Partages avec le parcours artistique et politique du 10 mai 2018 « Les Affranchis ».
PRESENTATION DU SEMINAIRE DU CNRS
« Depuis quelques décennies, divers usages sociaux du passé de l’esclavage se manifestent à une échelle mondialisée, à travers la création de journées du souvenir, l’institution de lois mémorielles, des polémiques toponomastiques, des demandes de réparations, la fondation ou le renouveau de musées et de mémoriaux.
La transformation monumentale d’anciens sites, ports et comptoirs européens, africains et américains va de pair avec l’émergence, au sein de l’espace public, d’injonctions d’ordre moral ainsi que de liturgies civiles.
Réalisé entre 2015 et 2019, à Bordeaux et à Nantes, autour des cérémonies qui y ont eu lieu le 10 mai (« Journée du souvenir de l’esclavage et de son abolition »), le documentaire L’impasse Toussaint-Louverture montre un aperçu de la fabrication par les pouvoirs municipaux et les milieux associatifs de discours relatifs aux héritages contemporains de la traite transatlantique. Dans ces villes, qui furent les deux plus importants ports négriers français, les déclarations officielles et les récits en quête d’actes réparateurs cohabitent et s’affrontent au sujet d’une époque sans cesse actualisée. La figure de Toussaint Louverture – protagoniste de la révolution haïtienne, vaincu par le rétablissement napoléonien de l’esclavage – y est à peine commémorée, fantôme ou métaphore d’une incertaine « juste mémoire ».
Une réponse
J’espère que l’on fera mieux à Paris qu’une simple impasse au nom de Toussaint Louverture. Sans doute que notre parcours passera par le palais de l’Elysée érigé par un négrier, j’ai nommé Antoine Crozat. Nous allons en apprendre avec cette entreprise de mémoire(s). Personnellement, j’en apprends tous les jours.