A l’heure où une partie de la France a qualifié le Front national au 2eme tour de l’élection présidentielle, retour sur les enseignements d’un combat permanent.
Le crime aura de beaux jours devant lui tant que chacun choisira sa parcelle de mémoire derrière ses propres œillères.
En France, c’est le 27 avril 1848 que le décret de Victor Schoelcher, sous-secrétaire d’Etat aux colonies, met fin à 400 ans de traite des noirs et d’esclavage. Une première abolition, en 1794, avait été annulée par Napoléon Bonaparte en 1802.
La République du Sénégal, en sa loi du 27 avril 2010, déclare solennellement que l’esclavage et la traite négrière, sous toutes leurs formes, constituent un crime contre l’humanité. Et le parlement sénégalais de décider que cette déclaration solennelle « sera commémorée chaque année sur toute l’étendue du territoire national, le 27 avril, correspondant à la date de l’abolition de la traite négrière dans les colonies françaises, le 27 avril 1848, à l’initiative de Victor Schœlcher. »
La traite négrière est une tragédie humaine. Ce fut un voyage forcé sans retour pour des millions de femmes, d’hommes et d’enfants, organisé et structuré par des États et des appareils économiques puissants.
L’esclavage dégrade notre humanité, insulte nos mémoires, avilit nos valeurs, déchire nos fraternités. La traite négrière fut un abominable crime. Pour ces raisons, nous aujourd’hui et nos enfants demain, ne devons jamais oublier cette barbarie. Tous ensemble, nous devons constituer une vaste et grande mémoire commune qui tienne en éveil la douloureuse histoire de la traite négrière.
Les lieux de mémoire, Gorée (Sénégal) ou Bordeaux (France) en sont des symboles. A la fois lieux commémoratifs, mais également puissants instruments de promotion des droits humains et de renaissance de la fraternité.
En ce 27 avril, où nous commémorons la journée des résistances à la traite des noirs et à l’esclavage, il s’agit de resserrer les liens entre les peuples du monde, dans la conscience et la reconnaissance des sacrifices consentis pour la liberté et l’égalité et la détermination à lutter contre toutes les violences et les exploitations contemportaines.
Ensemble, combattons les préjugés de race et de culture !
Ensemble refusons le silence ! C’est un combat des droits de l’homme, un combat de mémoire, un combat contre l’oubli, un combat d’avenir, un combat de fraternité et de solidarité.
Ensemble, restaurons la vérité sur l’abomination de l’esclavage par l’enseignement et l’éducation, par l’élaboration de matériaux pédagogiques au service de notre jeunesse et des générations à venir !
L’esclavage ne passera plus. La jeunesse en sera le premier rempart.