Par courrier transmis à l’avocat du réseau Mémoires & Partages, Sabine GRANGER, directrice générale de Vinci Autoroutes, vient de nous informer de la suppression « d’ici la fin de l’année de la mention « la négresse » du péage autoroutier de Biarritz » (pièce jointe).
Sollicitée par une mise en demeure de Me William Bourdon, l’entreprise internationale était depuis trop longtemps en violation flagrante de sa Charte où le respect de la dignité de la personne, la lutte contre la discrimination et « la prévention des risques d’atteinte aux droits humains étaient proclamés comme balises morales, légales et citoyennes. »
Depuis le début de la procédure publique et judiciaire de contestation de cette appellation de la ville de Biarritz, le péage autoroutier a été l’emblème de l’indifférence face à ce nom hérité l’héritage d’un passé colonialiste, raciste et de la lutte pour faire de nos routes des lieux de juste mémoire. Par courrier, pétitions et vidéos, les citoyens ont été nombreux à dénoncer la violence symbolique que représente cette trace imposée par Vinci aux utilisateurs de l’autoroute A63.
Pour des raisons majeures, à la fois morales, juridiques et sociales — et en particulier suite à la décision judiciaire qui a déjà reconnu que cette appellation constitue une atteinte à la dignité humaine, le réseau Mémoires & Partages a interpellé Vinci Autoroutes par une mise en demeure.
Morales parce que ce nom est péjoratif, dégradant et raciste et qu’il renvoie à l’esclavage, à la colonisation, et à la déshumanisation de personnes noires.
Légales parce qu’en tant que concessionnaire autoroutier, Vinci est tenu de respecter le droit français et que continuer à utiliser un nom jugé raciste et attentatoire à la dignité serait une violation du contrat de confiance entre le délégataire et la puissance publique.
Citoyennes parce que Vinci, en tant que multinationale exposée à l’opinion publique, a tout intérêt à agir avec responsabilité et exemplarité. Refuser de changer ce nom alimente le déni du racisme systémique et fragilise la confiance entre les institutions privées et les populations concernées.
Ainsi pendant que la Ville de Biarritz continue de réagir avec moquerie, défiance et irresponsabilité à la décision de justice exigeant la fin de l’appellation “La Négresse” de l’espace public Biarrot,le réseau Mémoires & Partages salue la décision de Vinci Autoroutes de respecter la loi en décidant de « supprimer, d’ici la fin de l’année, la mention « la négresse » des panneaux de la barrière de péage et de l’échangeur sur l’autoroute A63 » .
Ce geste fort marque une avancée significative dans la nécessaire déconstruction des héritages coloniaux et racistes encore présents dans notre espace public.
Depuis plusieurs années, notre association œuvre pour que les mémoires blessées soient reconnues et que les termes dévalorisants et discriminants disparaissent de la sphère publique. En retirant cette appellation, Vinci Autoroutes envoie un signal clair : il est possible de concilier mémoire, respect et responsabilité sociétale.
Après l’aéroport, la gare et la pharmacie, la décision de Vinci est courageuse et porteur de sens. Nous l’encourageons à poursuivre dans cette voie, en accompagnant ce changement d’initiatives pédagogiques et citoyennes favorisant la sensibilisation aux enjeux mémoriels et à l’égalité.
Mémoires & Partages réaffirme sa disponibilité à contribuer à ce travail collectif pour que les infrastructures, les espaces publics et les institutions reflètent pleinement les valeurs d’égalité, de dignité et de fraternité.
POUR LE RÉSEAU MÉMOIRES & PARTAGES
