Le 20 décembre 1848, 62 000 des 100 000 habitants de la Réunion sont devenus libres après deux siècles d’esclavage. Une histoire de résistance dont la mémoire est encore aujourd’hui trop méconnue.
Depuis 2021, Mémoires & Partages a mis en place une commémoration annuelle à Bordeaux le 20 décembre, appelée « Fet Kaf » à La Réunion.
Pour cette 4ème édition sur le thème de la résistance et de ses héritages, Mémoires & Partages, souhaite porter et relayer cette dynamique de mémoires vives en dédiant cette journée à ceux qui se sont battus pour la liberté, en proposant un hommage solennel et artistique, ainsi qu’une projection-débat autour du film Ni chaînes ni maîtres de Simon Moutaïrou.
Un programme soutenu par la Fondation pour la mémoire de l’esclavage et l’Agence Française de Développement.
20 DÉCEMBRE À 16h – HOMMAGE SOLENNEL SUIVI D’UN HOMMAGE ARTISTIQUE
Recueillement, dépôt de gerbe, discours
Dans les Jardins de l’Hôtel de ville de Bordeaux, devant la sculpture Strange Fruit de Sandrine Plante, artiste réunionnaise
Performance artistique par Freddy Lafable, du groupe réunionnais Sakaf
20 DÉCEMBRE À 20h – PROJECTION-DÉBAT
Ni chaînes, ni maîtres de Simon Moutaïrou (2024)
Au cinéma Utopia, avec l’anthropologue Christine Chivallon spécialisée sur les questions de la mémoire de l’esclavage.
Soirée animée par Karfa Diallo, fondateur-directeur de Mémoires & Partages
Ni chaînes ni maîtres, Simon Moutaïrou (2024)
Plaçant le récit à l’île Maurice au XVIIIe siècle, un territoire qui tout comme La Réunion, se situe dans une région où l’histoire de l’esclavage est particulière et peu connu, Simon Moutaïrou offre un véritable pamphlet de la résistance en montrant qu’elle existe même au paroxysme de l’oppression qu’est le système esclavagiste. Le réalisateur dépeint la rébellion par le marronnage, c’est-à-dire la fuite des plantations, rendant hommage à ceux et celles qui se sont battus et ont arraché leur liberté aux maîtres colons.
Le film, porté par un grand casting, replace ces fugitifs au cœur de l’Histoire en mettant un visage sur la résistance. Guidés par leur instinct de survie, les esclaves ne répondent qu’à l’adage révolutionnaire « Vivre libre ou mourir ». Le récit met en lumière les contradictions de la société coloniale, il traverse les siècles pour offrir un écho contemporain du droit des humains à disposer d’eux-mêmes, et de la lutte importante contre les préjugés racistes qui perdurent dans la société française.