Une rencontre avec les élu-e-s écologistes de l’opposition à Biarritz a permis de préciser la position des responsables politiques Verts qui comprennent « qu’un quartier qui porte ce nom puisse heurter et blesser ».
Ce Mardi 24 novembre, dans la perspective du Procès de la négresse prévu le 3 décembre 2020, Patrick Serres, président de Mémoires & partages et Karfa Diallo ont eu un échange constructif avec Lysiann Brao et Brice Morin représentants du groupe Euskal Herrian Vert et Solidaire.
Dans les prochaines semaines des actions et échanges communs sont prévus entre les dirigeants de Mémoires & Partages et du groupe Euskal Herrian Vert et Solidaire
LA DECLARATION DU GROUPE EUSKAL HERRIAN VERT ET SOLIDAIRE
Retrouvons le nom de la « Négresse ».
Le questionnement autour du nom du quartier de la « Négresse » de Biarritz a resurgit.
Les personnes racisées revendiquent avec raison une égalité de traitement et un tangible accès aux droits, réalité discutable dans bien des domaines.
Nous comprenons dès lors qu’un quartier qui porte ce nom puisse heurter et blesser, et ce malgré l’attachement que nous ressentons pour ce lieu.
Un célèbre dictionnaire nous indique que les termes « nègre et négresse » ont historiquement été utilisés dans des contextes discriminatoires et racistes. Ce mot nous renvoie aux heures sombres de l’esclavage et de la colonisation.
Dès lors, notre avis sur la question semblait tranché, il fallait renommer le quartier.
Malgré tout, cette réponse ne nous satisfaisait pas pleinement, sans trop comprendre pourquoi.
Nous avons pu en discuter avec plusieurs biarrot.e.s. Lors de l’une de ces discussions, une habitante très impliquée dans le quartier, posait cette simple question : « Mais comment s’appelait cette femme ?»
Question simple et pourtant primordiale ! Quel était son nom ?
Cette femme a existé et a eu une place importante dans la vie des habitants de cette époque. Elle fait partie de l’histoire de Biarritz et pourtant, nous ne connaissons pas son nom.
Les femmes souffrent régulièrement d’invisibilité, et plus encore les femmes racisées. En renommant complètement le quartier, nous gommerions son existence mais également l’âme de ce quartier.
L’histoire de cette femme et du quartier sont intimement liées l’une à l’autre.
Le plus bel hommage que nous pourrions lui faire serait de retrouver son nom et de l’apposer sur tous les panneaux du quartier.
Pour le groupe Euskal Herrian Vert et Solidaire
Lysiann Brao conseillère municipale EELV et Brice Morin, conseiller municipal
4 réponses
L’idée inspirée par cette habitante est formidable. Si elle est réalisable un panneau explicatif sera également nécessaire.
Attendons!
Je suis metisse,j’ai passé mon enfance dans ce quartier ,je n’ai eu aucun problème avec ce nom .Être écolo c’est effacer l’existence simplement nom,objet, personne. L’histoire existe dans ce quartier, dans le monde etc…vivons avec elle, apprenons l’histoire ne l’effaçons pas
Pitié…MB
Réponse à Mme Bonnet,
Personne ne parle d’effacer l’histoire, surtout pas, mais de rendre justice en nommant ce quartier de façon moins connotée et d’expliquer par un panneau ou tout autre moyen d’information. Quelle qu’ait été la vie de cette femme elle a droit à notre considération. Je ne suis ni noir ni métisse, mais, si cette appellation ne vous choque pas elle peut heurter d’autres personnes. Elles ont, tout comme vous, tout comme moi, voix au chapitre.