Le festival Open House de ce week-end met en lumière les traces de l’esclavage dans la capitale britannique.
C’est un aspect bien peu connu de Londres qu’a choisi de révéler une association de guides touristiques d’une ville dont le passé négrier et esclavagiste est pourtant attesté par maints travaux universitaires.
« Une grande partie de la richesse de la City de Londres provenait de l’esclavage, mais le lien est aujourd’hui pratiquement invisible », explique le guide touristique Ildiko Bita. Pour remédier à cette situation, Bita et son groupe, Six in the City, ont mis au point une promenade révélatrice, intitulée Slavery and the City (L’esclavage et la ville).
Pour Ildiko Bita veut « regarder le passé droit dans les yeux » et se présente comme « guide de la City of London Green Badge, avocat à temps partiel et geek à temps plein et je n’aime rien de plus que de découvrir la City. Je suis particulièrement intéressé par le Londres médiéval, l’architecture et les églises de la City et j’aime aider les autres à découvrir l’histoire riche et fascinante de ce lieu extraordinaire. »
De l’esclave agenouillé au Royal Exchange au café où des publicités offrant récompenses pour des esclaves en fuite, en passant par le Jamaica Café ainsi que nombre d’institutions et représentations des profits liés à l’esclavage par les anglais qui, entre Liverpool, Bristol et Londres, ont déporté plus de 3 millions d’Africains entre le 16e et le 19e siècle.
Cette promenade, qui s’inscrit dans le cadre du festival Open House de ce week-end, met en lumière les liens intimes qui existent entre les maires, les prêtres et les financiers de la ville et les atrocités très lucratives de la traite des esclaves. « La plupart des visites à pied ont tendance à passer sous silence les choses un peu difficiles et se terminent par des anecdotes amusantes », explique Bita. « Mais celle-ci est différente. Nous allons regarder les aspects inconfortables du passé droit dans les yeux ».Ce parcours « Slavery and the City » vient d’être ajouté au programme des Journées Portes Ouvertes de Londres, l’équivalent de nos Journées Européennes du Patrimoine, porté par le festival qui se déroule ce week-end du 19 au 20 septembre.
« Nous essayons de rendre le festival Open House un peu plus provocateur et politiquement engagé »
Pour les responsables municipaux du programme, il s’agit de « faire de la place pour les autres, avec des événements qui abordent tous les sujets, de l’histoire coloniale à la manière dont la race croise les espaces culturels dans la ville, en passant par des ateliers sur l’action climatique et le gaspillage alimentaire » explique Nyima Murry, l’une des deux nouveaux conservateurs adjoints nommés aux Portes ouvertes en juillet, chargée de diversifier le programme. « Nous essayons de
La Banque d’Angleterre a présenté des excuses officielles en juin de cette année pour ses « liens inexcusables » avec l’esclavage, après qu’il ait été découvert qu’au moins 25 de ses anciens gouverneurs et directeurs avaient été propriétaires de personnes réduites en esclavage ou étaient liés à la traite des esclaves. La banque a déclaré qu’elle avait commencé à revoir sa collection d’images pour s’assurer qu’aucun des personnages ayant des liens avec l’esclavage ne reste en exposition.
C’est le 1er août 1833 que la Grande-Bretagne abolit l’esclavage
Plus d’informations, sur LE GUARDIAN : https://www.theguardian.com/artanddesign/2020/sep/17/slavery-tour-london-guided-walk-atrocities-open-house
LE FESTIVAL OPEN HOUSE LONDON – https://openhouselondon.open-city.org.uk/
Pour joindre les guides : https://sixinthecity.co.uk/contact/
Un livre-témoignage : Olaudah Equiano, Ma véridique histoire,
Une réponse
Regarder « Le Diable » dans les yeux, c’est sans doute l’acte le plus sain qu’un peuple puisse faire vis-à-vis de son Histoire. Bravo aux anglais, bravo à toutes celles et tous ceux qui ont cet honnête courage.