PARIS – Le 19 février 1919 s’ouvre le 1er congrès panafricain en Occident
C’est un congrès qui ne passe pas inaperçu.
Un vrai parcours du combattant à l’époque du racisme scientifique et des frontières géographiques et mentales.
Il y sera question de race, d’esclavage, de travail forcé mais surtout d’émancipation et d’égalité.
A Darwin, samedi 9 février à 18h30, une table-ronde en marquera l’actualité, dans le cadre du #BlackHistoryMonth 2019.
Quelques mois après la boucherie de la première guerre mondiale. L’Afrique reste entièrement colonisée. Aux Antilles et aux Amériques, l’esclavage a été aboli partout, mais la ségrégation règne. L’idée de l’inégalité des races fait florés partout en Europe.
Des activistes qui ont en commun la condition noire organisent la protestation et commencent à développer l’idéologie panafricaniste. Ce vaste mouvement intellectuel, politique et culturel continue d’être le cadre privilégié de rencontres et de mobilisations
A la suite de la Conférence de Londres de 1900, première rencontre entre noirs de la diaspora, se dégageaient, déjà, deux lignes : un panafricanisme diasporique fondé sur la négritude et un panafricanisme continental reposant sur le territoire, l’espace. C’est cette dernière ligne qui a donné naissance à l’OUA (Organisation de l’Unité Africaine) en 1963, devenu l’UA (Union Africaine) en 2002.
Marqué par la figure de l’intellectuel américain W.E.B. Du Bois, qui se démène pour penser la condition noire depuis la fin du 19e siècle, ce premier congrès bénéficie aussi de l’entregent du premier député africain d’origine sénégalaise, Blaise Diagne, sous-secrétaire d’état aux colonies et commissaire général des troupes noires française.
Dans cette épopée politique et intellectuelle, des itinéraires singuliers se dégagent progressivement : Marcus Garvey, George Padmore, C.L.R. James, Kwame Nkrumah ou Cheikh Anta Diop.
Rejoint par nombre d’artistes, d’écrivains et de musiciens, comme Bob Marley ou Miriam Makeba.
A l’heure où l’Afrique et sa diaspora font face à de nouveaux défis, il est urgent de penser l’actualité de cet horizon indépassable.
Pour cela, nous avons invité trois jeunes acteurs de cette diaspora :
TABLE-RONDE « L’Actualité du panafricanisme »
Animée par Cheikh Tijaan Sow
Samedi 9 février, 18h30, Darwin (Club House des Marins de la Lune)
- Céline Barry, sociologue (Berlin)
- Souleymane Gassama « Elgas », sociologue et écrivain (Paris)
- Mbougarr Sarr, écrivain (Paris)
Céline Barry est sociologue et travaille sur le racisme, féminisme et l’intersectionalité dans les contextes postcoloniaux. Céline Barry est active dans différentes initiatives antiracistes, par exemple la campagne « Ban! Racial Profiling – Gefährliche Orte abschaffen! » contre les politiques de contrôle au faciès à Berlin. Depuis Mai 2018, elle conduit un programme de documentation et de consultation contre le racisme anti-Noir chez Each One Teach One (EOTO) e.V. https://www.eoto-archiv.de/
Souleymane Gassama – Elgas est journaliste et sociologue à l’université de Caen en Normandie. Né en 1988 à Saint-Louis du Sénégal, il a grandi à Ziguinchor. Diplômé de communication et de sciences politiques, ses recherches portent sur le don en Afrique. Dans ses écrits, il s’évertue à décrire l’Afrique sans fards et sans complaisance. Un Dieu et des Moeurs est son premier livre.
Mbougar Sarr – Né au Sénégal en 1990, Mohamed Mbougar Sarr est écrivan et lauréat du prix Stéphane Hessel pour sa nouvelle « La cale » (2014), ensuite récompensé du Prix Ahmadou Kourouma au Salon du livre de Genève et du Grand Prix du Roman métis (Éditions Présence africaine, 2015) pour son premier roman « Terre ceinte » . Son second roman « Silence du chœur » (Éditions Présence africaine – 2017) est lui récompensé du Prix littérature monde au Festival Étonnants voyageurs de Saint-Malo. C’est en 2018 que paraît aux Éditions Philippe Rey son dernier roman « De purs hommes ». Il tient par ailleurs un blog : chosesrevues.over-blog.com, espace de travail sur l’écriture, le style et la langue, et où il publie des textes de natures très différentes.