Mouvement d’éducation populaire à la mémoire partagée depuis 1998

BORDEAUX – BAYONNE – DAKAR – LA ROCHELLE – LE HAVRE – PARIS

A NANTES – pour réparer l’oubli des rues de négriers ce 18 janvier

Le paradoxe de la volonté politique du 1er port négrier français.
L’activité négrière de Nantes commence dés le 17e siècle. Bien aprés Lisbonne, premier port européen à pratiquer la traite des noirs. 550 000 captifs africains seront déportés par les navires nantais vers les colonies (en comparaison Bordeaux en déporte 130 000).

La particularité de l’histoire négrière de Nantes se fonde sur la densité de son investissement dans le commerce des noirs du 18e siècle. Prés de 43 % des bateaux français, ayant armé pour la traite des noirs, partiront des rives de la Loire (6 % de la traite atlantique européenne).

Tout au long du siècle des Lumières, jusqu’à 33% du commerce maritime nantais sont destinés à la traite des noirs. Pour l’historien Eric Saugera : « Plus qu’ailleurs, Nantes fit sienne l’argumentation négrière majeure : les colonies sont indispensables à la richesse nationale, les Noirs sont indispensables à leur mise en valeur, la traite est indispensable à son renouvellement. »1

La volonté municipale, incarnée par l’ancien maire et premier ministre Jean-Marc Ayrault, en a fait la locomotive mémorielle sur l’esclavage en France. L’exposition « Les anneaux de la mémoire », l’une des plus grandes réalisées sur la mémoire de l’esclavage, de 1992 à 1994, le dynamisme des associations locales (Les Anneaux de la mémoire et Mémoire d’Outre-Mer), le château des Ducs de Bretagne et le Mémorial à l’abolition de l’esclavage (inauguré en 2012) témoignent de l’investissement public considérable de la Ville de Nantes.

RUES DE NEGRIERS

Pourtant aujourd’hui encore des rues portent les noms de grands armateurs négriers et d’esclavagistes honorant ainsi leur mémoire comme autant de fiertés et de mérites.

Les rues sont:

rue Grou, rue Kervegan, rue Leroy, imp Baudoin, Chem Bernier, rue Berthelot, Av Bourgaud-Ducoudray, Av Guillon, rue Fosse, rue Terrien, Av Millet.

Le geste le plus efficace est de donner du sens à ces lieux par l’apposition de panneaux explicatifs dans les rues concernées. Ainsi nul n’oublierait le crime et il serait indiqué pourquoi on honore la personne éponyme, mais également cela montrerait le respect dû à la mémoire des victimes de ce crime contre l’humanité et des combattants de la liberté.

Dans une perspective pédagogique et de dialogue, Mémoires & Partages propose à la Ville de Nantes de réparer l’oubli de cette injustice et de cette offense à la mémoire d’un crime contre l’humanité.

COMMENT?

En édifiant des panneaux explicatifs en bas de ces rues comme témoignage de notre volonté de ne pas oublier le crime, de combattre les racismes et discriminations héritées et d’en tirer des enseignements pour l’avenir.

Dans le cadre de la campagne #expliquetaruedenegrier, nous donnons rendez-vous

Jeudi 18 janvier à 15h, rue Kervegan*

(à l’angle de la place de la Petite-Hollande, devant l’Hotel Grou )

Nantes est la troisième étape du plaidoyer. Après La Rochelle (7 décembre 2017) et le Havre (9 janvier). Bordeaux est la dernière étape le 17 février prochain.

* Christophe-claire Danyel de Kervegan (1735-1817) – Négociant et armateur enrichi par le commerce négrier, il est le premier maire élu de Nantes en 1789. Député au Corps législatif en 1800 et président du consulat, il a résidé sur l’île Feydeau.

1. Nantes dans la traite négrière française XVIIIe – XIXe siècles, Catalogue de l’exposition « Les Anneaux de la Mémoire », Nantes, 1992

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