Une journée pour esquisser les impacts de civilisation produits par cette conférence (15 novembre 1884-26 février 1885) aux fins d’en dégager des ressources de compréhension et d’analyse de la condition africaine mais surtout de mobilisations intellectuelles et citoyennes pour une réelle émancipation du continent.
INVITATION
Dans le cadre du 130ème anniversaire de la Conférence de Berlin, la Fondation du mémorial de la traite des noirs, avec le soutien du Goethe-Institut*, invite à un après-midi mémoriel le Jeudi 26 février 2015.
*Goethe-Institut, rue de Diourbel x Piscine Olympique, Point E Dakar
Les enseignements pour l’Afrique de la Conférence de Berlin (26 février 1885- 26 février 2015)
15h- 17h00 : PROJECTION « Berlin 1885, la ruée sur l’Afrique » de Joël Calmettes
17h00- 19h TABLE-RONDE Enjeux de la conférence de Berlin pour l’Afrique d’aujourd’hui et de demain.
Avec Boubacar Boris Diop, écrivain, Fadel Barro, journaliste, Ndiouga Benga, historien, Abdoulaye Bamba Diallo, journaliste, Karfa Diallo, président de la fondation du mémorial de la traite des noirs
19h – Installation de la Fondation Mémoires & Partages
En partenariat avec la Librairie Athéna et l’Institut Culturel Panafricain (Yene)
*Goethe-Institut, rue de Diourbel x Piscine Olympique, Point E Dakar
La journée du 26 février, qui coïncide avec la date anniversaire de la conférence, constitue la 1ère étape d’un processus pédagogique et citoyen d’implication de la société sénégalaise.
En compagnie de décideurs politiques, d’universitaires et d’acteurs de la société civile dakaroise, il s’agit de tirer les enseignements de cet événement fondateur de nos nouveaux Etats. De célébrer les stratégies de résistance et d’invention que les peuples ont mobilisé pour maintenir et développer leurs cultures et leurs organisations.
LE SENS DE CETTE JOURNÉE DE RÉFLEXION
C’est un anniversaire qui risque de passer inaperçu. Une histoire qui scelle le destin de tout un continent.
Oubliée dans les limbes d’une mondialisation où l’immédiateté a chassé toute perspective historique, la conférence de Berlin a décidé des conditions de la colonisation et de l’avenir d’un continent jadis considéré sans maître et peuplé de « barbares ».
Devenus « sénégalais, gambien, congolais», les africains d’aujourd’hui ont vu leurs nationalités fixées il y a exactement 130 ans. Un des événements les plus significatifs de l’histoire de la mondialisation dont les effets continuent d’interroger l’actualité. Rupture ou élément de continuité dans les relations économiques, politiques et identitaires entre les nouveaux pays africains et leurs puissances colonisatrices ?
Ce premier acte fondateur de la ruée sur les trésors inestimables de l’Afrique est maquillé par de nobles préoccupations comme le désenclavement du continent, la liberté de navigation, le libre-échange sur les bassins du Congo et quelques principes humanitaires comme le combat contre l’esclavage et la traite musulmane.
La conférence de Berlin va exercer une influence considérable sur le devenir des peuples africains et sur leurs formes d’organisations politiques. Elle va surtout définir un modus vivendi colonial européen. Ce partage de l’Afrique participe ainsi à un développement sans précédent de la colonisation qui connaît une expansion qui n’est stoppée que par l’éclatement de la première guerre mondiale (1914).
Cette rencontre, prolongement politique et économique, de l’idéologie coloniale marque également le point de départ de la construction et de la systématisation d’un racisme européen avec à sa suite les expositions internationales et coloniales qui vont proliférer jusqu’aux années 1930. Affirmant des valeurs européennes communes de civilisation et de race, opposées et supérieures à celles des Autres, des africains, considérés comme « barbares et sauvages », l’Europe fait de l’Afrique un réservoir de main d’œuvre et un marché politique et économique à l’écart de l’évolution démocratique.
Jusqu’aux indépendances africaines dont les stigmates maintiennent encore le continent dans l’instabilité politique, les conflits frontaliers, l’écroulement économique et la dette énorme qui continuent de ronger l’Afrique.
Pour toutes ces raisons, il importe de réactualiser les impacts économiques, politiques, sociaux et culturels de cette conférence aux fins d’en dégager des ressources de compréhension et d’analyse de la condition africaine mais surtout de mobilisations intellectuelles et citoyennes pour une réelle émancipation du continent.
Fidèle à une démarche pédagogique et citoyenne, la fondation du mémorial de la traite des noirs organise cette première journée de réflexion autour du 130ème anniversaire de la Conférence de Berlin.
Première phase d’une approche pratique de formation et de capacitation en direction des acteurs de la société sénégalaise et au-delà.