HISTOIRE- La Révolution française s’y prendra à deux fois avant d’abolir l’esclavage. Parce que l’exploitation des ressources coloniales constitue un enjeu économique majeur, les milieux d’affaires coloniaux de Bordeaux, Nantes, La Rochelle et le Havre infiltrent la convention pour s’opposer aux idéaux humanitaires de la Société des Amis des Noirs.
C’est ainsi que l’Assemblée constituante décidera le maintien de l’esclavage dans les colonies. La Législative accorde des droits aux hommes de couleur libres, en 1792. La Convention s’occupe peu des colonies et des révoltes que soulèvent le maintien de la traite et de l’esclavage. Sur l’intervention de l’Abbé Grégoire, elle se borne à supprimer, le 27 juillet 1793, les primes prévues par la législation royale par tonneau de jauge des navires négriers.
Mais la sanglante révolte haïtienne du 23 aout 1791, la proclamation de l’abolition de l’esclavage à St-Domingue et l’arrivée de trois députés à Paris dont l’ancien esclave, Jean Baptiste Belley, vont venir précipiter la première décision d’émancipation des esclaves.
Si le décret du 16 pluviôse an II/ 4 février 1794 confère la qualité de citoyen français à tous les hommes, domiciliés dans la colonie, sans distinction de couleur et affirme que ceux-ci jouiront des droits assurés par la Constitution, il reste que son application sera très compromise du fait des résistances de colons assurés d’un bon droit que Napoléon Bonaparte viendra confirmer quelque temps après.
La particularité de cette première abolition c’est sa cohérence révolutionnaire puisqu’elle n’a prévue aucune indemnisation pour les propriétaires d’esclaves. Contrairement au décret de Victor Schoelcher en 1848 qui lui décidera de réparer le préjudice subi par les colons du fait de la liberté octroyée.
Le 4 février 1798, le Député de St-Domingue, Pierre Thomany, fait adopter par l’Assemblée une motion (Motion d’ordre faite par P. Thomany,… sur l’anniversaire de la liberté des noirs dans les colonies françaises. Séance du 16 pluviôse an 7) déclarant le 4 février comme Journée Nationale de commémoration de l’abolition de l’esclavage. Cette date non abrogée, malgré la décision de Jacques Chirac de faire du 10 mai une Journée de célébration, reste donc toujours en vigueur.
Le Décret d’abolition : « Décret n° 2262 de la Convention nationale du 16 jour pluviôse, an second de la République Française, une & indivisible, qui abolit l’esclavage des nègres dans les colonies. La Convention Nationale déclare que l’esclavage des Nègres dans toutes les Colonies est aboli ; en conséquence elle décrète que les hommes, sans distinction de couleur, domiciliés dans les colonies, sont citoyens Français, & jouiront de tous les droits assurés par la constitution. Elle renvoie au comité de salut public, pour lui faire incessamment un rapport sur les mesures à prendre pour assurer l’exécution du présent décret. » Visé par les inspecteurs. Signé Auger, Cordier S.E Monnel.
L’INITIATIVE
En lien avec une initiative du Parti Communiste français, la Fondation du Mémorial vous invite à célébrer les idéaux révolutionnaires à l’origine de cette première décision d’émancipation des esclaves.
4 FEVRIER à 18h- CEREMONIE SOLENNELLE sur les quais des Chartrons – en face de la Cité Mondiale du Vin
En présence des autorités civiles, des représentants de partis politiques, de la société civile, etc
4 FEVRIER à 18h 30- TABLE RONDE sur la première abolition de l’esclavage par la convention le 4 février 1794.
à la Cité Mondiale du Vin (salle Brasilia)
à l’initiative du Parti Communiste français
Projection du film de Marcel Dorigny (52 minutes)
animée par Rosa Moussaoui, journaliste à L’Humanité
avec Lydia Samarbakhsh, PCF, (secteur international),
Daniel Voguet, president ADEN,
Karfa Diallo, Fondation du Mémorial de la Traite des noirs
et Marcel Dorigny (historien Paris 8)