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BORDEAUX – BAYONNE – DAKAR – LA ROCHELLE – LE HAVRE – PARIS

LA MAISON CONTRE LES ESCLAVAGES – Patrick Chamoiseau s’engage (interview-vidéo)

Parrain de Mémoires & Partages depuis 2006, l’écrivain antillais soutient le projet d’une Maison contre les esclavages à Bordeaux.

A l’heure où le gouvernement français décrète la création d’une Fondation pour la mémoire de l’esclavage, l’écrivain Antillais Patrick Chamoiseau explique le sens d’une Maison contre les esclavages portée par l’association internationale Mémoires & Partages basée à Bordeaux et à Dakar.

« La colonne vertébrale de la Maison Contre les Esclavages doit être une structure archipélique qui relie tout ce qui se créée et s’invente autour de cette expérience. L’idée est de saisir une mémoire oubliée, de la réinscrire dans la matière relationnelle du monde, voir comment se produit la réaction une fois qu’on fait une lecture globale de l’histoire du monde et en ce moment-là la Maison doit être suffisamment souple dans sa conception pour évoluer avec sa propre expansion….»

Parrain du projet d’une Maison Contre les Esclavages, présenté le 2 décembre 2019, à l’assemblée nationale française, Patrick Chamoiseau revient dans cette vidéo sur les enjeux majeurs de la mémoire de l’esclavage colonial occidental en France. Du texte fondateur initié par lui, Edouard Glissant et Wolé Soyinka, aux contenus de la future Maison Contre les Esclavages, à la loi Taubira définissant la traite et l’esclavage crimes contre l’humanité, en passant aux perspectives ouvertes par la journée nationale du 10 Mai et aux différences entre « les rebelles et les « guerriers ».

Aux côtés de l’écrivaine bordelaise Anne-Marie Garat et d’un comité de soutien réunissant élu-e-s et personnalités, le projet d’une Maison Contre les esclavages présenté le lundi 2 décembre 2019 à l’Assemblée Nationale Française.

C’est une date très symbolique qui a été choisie pour la conférence de présentation du projet de Maison Contre les Esclavages. Le 2 décembre a été désigné par l’ONU comme Journée internationale pour l’abolition de l’esclavage. Elle commémore l’adoption par l’Assemblée générale, le 2 décembre 1949, de la Convention pour la répression et l’abolition de la traite des êtres humains et de l’exploitation de la prostitution d’autrui. L’objectif de cette Journée est d’éradiquer les formes contemporaines d’esclavages telles que la traite d’êtres humains, l’exploitation sexuelle, le travail des enfants, les mariages forcés et le recrutement forcé d’enfants dans les conflits armés.

La Maison Contre les Esclavages-Bordeaux a pour objectif d’actualiser le long combat pour l’abolition de la traite négrière et de l’esclavage colonial et de débattre des enjeux contemporains. Loin d’être linéaire, cette histoire, qui dure plusieurs siècles, connait des vic connait des ruptures, des revers et des victoires et concernera plusieurs continents.

Le combat contre l’esclavage relie d’un continent à l’autre, des hommes, des femmes et des enfants de tous les peuples. Leurs stratégies et leurs résistances sont toujours une source d’enseignement contre un système qui utilise toutes les ressources idéologiques et médiatiques pour se justifier et se maintenir.

Aujourd’hui, les Nations Unies donnent le chiffre de 45 millions de personnes en situation d’esclavage (2016), et cela malgré les avancées dans le droit, l’humanitaire et les technologies. Il est de notre devoir de rester vigilants et de poursuivre le combat pour une abolition totale et définitive des formes de servitude et d’esclavage. 

Basé à Bordeaux, premier port colonial et ville française qui a le plus profité de l’exploitation de la main d’œuvre africaine et caribéenne, ce projet revêt une dimension internationale.

Connaître l’esclavage d’hier pour combattre l’esclavage d’aujourd’hui : voilà effectivement un réel enjeu de société pour une humanité durable. Le crime contre l’humanité sur lequel s’est bâtie la prospérité de l’Europe a bouleversé la face du monde. Le commerce et l’esclavage des noirs et de leurs descendants continue d’accoucher de monstres. Aujourd’hui, si la traite n’existe plus, l’esclavage perdure sous diverses formes, plus ou moins récurrentes avec des conséquences pour les êtres humains toujours aussi horribles et insoutenables.

Intervenant en France et au Sénégal depuis plusieurs années, notre réflexion sur cette situation paradoxale nous a amené à mettre en forme un projet concret répondant à cette problématique : LA MAISON CONTRE LES ESCLAVAGES. Nous le préparons depuis 20 ans. Il sera le premier lieu en France dédié au combat contre ce passé toujours présent. A Bordeaux, nous avons lancé une campagne de financement participatif en septembre 2019 lors du festival Climax, en présence de Raoni Metuktire, Audrey Pulvar, William Bourdon et Nicolas Hulot.

Pensé comme un mouvement participatif et une mobilisation des forces sociales, politiques et culturelles, le MCEBordeaux intègrera une école des mémoires, un espace d’exposition, de documentation, de réflexions, de débats, de créations et de fêtes. 

La marraine, l’écrivaine Anne-Marie Garat et le parrain Patrick Chamoiseau, ont délivré un message sur le sens de leur engagement auprés du projet.

« C’est un plaisir et un honneur pour moi de contribuer à la présentation du projet d’une « Maison des esclavages à Bordeaux », heureuse que toutes ces personnes aient été présentes pour le soutenir…L’énorme investissement que représente votre action militante, trop souvent bafouée par les archaïsmes et les résistances locales (et plus générales), mais votre foi contagieuse en l’espèce humaine et la dignité de votre combat finiront par abattre les obstacles : oui cette Maison des esclavages verra le jour et vous donnera raison…. » Anne-Marie GARAT, écrivaine

Des personnalités bordelaises comme Philippe Poutou et Philippe Barre ont fait le déplacement pour manifester leur adhésion à cette initiative.

Les comédiennes Firmine Richard et Souria Adèle, l’historienne, Catherine Coquery-Vidrovitch, le rapporter des Nations Unies et ancien directeur du projet « la route de l’esclave » de l’UNESCO, Doudou Diène, le comédien Rémy Jules, la chanteuse Mina Agossi, les responsables associatifs Havrais, Anaïs Gernidos, et Parisiens Rudy Kazi et Naguib- Michel Sidhom.

Il est composé de: Anne-Marie Garat, écrivaine et Patrick Chamoiseau, écrivain.

Ainsi qu’aux premiers membres du comité de soutien: Marc Vanhove, fondateur des Bistrots Régents, Colette Youssouf, présidente Familles Africaines de Mérignac, Loïc Prudhomme, député de Gironde, Philippe Barre, fondateur de Darwin, Vincent Feltesse, conseiller régional et conseiller municipal de Bordeaux, Jean-François Egron, maire de Cenon et vice-président de Bordeaux Métropole, Jean Berthelot De La Glétais, journaliste, Sandra Dessalines, artiste-peintre Haïtienne, Philippe Poutou, syndicaliste, Gabriel Okoundji, poète, Emmanuelle Ajon, vice-président du conseil départemental et conseillère municipale Bordeaux, Galery Gourret Houssein, ancien conseiller municipal Biarritz, Alain David, député de Gironde, Colette Capdevielle, avocate, Clément Rossignol Puech, maire de Bègles et vice-président de Bordeaux Métropole, Pascal Jarty, auteur, Françoise Vergés, auteure, Luc St-Eloi, comédien, Rama Yade, ancienne ministre, William Bourdon, avocat, Rokhaya Diallo, journaliste, David Diop, auteur et historien, Firmine Richard, comédienne, Bruce Clarke, artiste Sud-Africain, Maha Abdelhamid, chercheuse Tunisienne, Raphael Adjobi, président « La France Noire », Souad El Maysour, artiste, Dominique Sopo, président de SOS Racisme, Chantal Loial, artiste, Doudou Diène, rapporteur des Nations Unies, Serge Romana, généticien et professeur de médecine, Sam Ba, adjoint au maire de Vendome, Biram Dah Abeid, président du Mouvement Abolitionniste de Mauritanie, Anais Gernidos, responsable associative au Havre, Alexis Bacheley, conseiller municipal et ancien député, Chouki El Hamel, Marocain et historien en Arizona, Marcel Lourel, professeur des universités, Mina Agossi, chanteuse, Pascal Blanchard, historien, Aya Cissoko, auteure, Christophe Amany, adjoint au maire Lyon 7e, Souria Adele, comédienne…

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