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TERRORISME – Six ans après, 112 lycéennes toujours otages de Boko Haram

Six ans, jour pour jour, après l’enlèvement de 276 lycéennes par Boko-Haram, retour sur un drame dont les conséquences continuent, dans l’indifférence générale, à frapper les familles nigérianes.

Par Karfa Sira Diallo

Au soir du 14 avril 2019, c’est au sommeil de 276 lycéennes de Chibok (Nord-Est du Nigéria) que s’attaquent les islamistes de Boko Haram. Pris d’assaut, l’internat qui devait abriter leurs humanités cède et livre plus de deux-cent jeunes femmes à peine pubères à la violence des ravisseurs.

Si, cent soixante-quatre d’entre elles ont retrouvé leur famille, certaines parvenant à s’échapper très mais la plupart libérées par les forces nigérianes à l’issue de combats ou de négociations, presque cent douze jeunes filles continuent à être détenues par Boko Haram.

Mais pour celles qui sont ont rejoint leurs familles, la liberté est lourde à porter tant la réintégration dans la vie normale est parsemée d’embuches. Syndromes de Stockolm (attachement aux ravisseurs) pour certaines, viols et maternité imposées et divers traumatismes pour d’autres rythment désormais le quotidien de ces jeunes femmes.

Certaines ont, néanmoins, réussi à reprendre leurs scolarités aidées pour beaucoup par un milliardaire américain, Robert Smith, qui leur a payé leur scolarité à la prestigieuse université américaine du Nigeria, située à Yola, dans l’État d’Adamawa.

Six ans après, les familles victimes de ce kidnapinng, tenues à l’écart d’une enquête hypothétique des autorités, continuent de dénoncer le défaut de transparence des négociations arguées par l’Etat nigérian.

Ainsi, selon Yakubu Nkeki président du Collectif des familles de Chibok « Après 5 ans, on constate un sérieux traumatisme parmi les familles, dit-il. Nous, les parents des filles de Chibok, nous demandons au gouvernement de redoubler d’efforts pour les retrouver. Si au moins les autorités pouvaient nous dire si elles sont en vie ou non, cela nous aiderait. C’est très difficile pour nous tous. Nous n’avons aucun détail, aucune information fiable sur l’endroit où nos filles sont détenues. C’est triste. Le traumatisme est tel que plusieurs parents en sont morts. Nous avons besoin de savoir. Nous avons besoin d’informations crédibles. Nous voulons en savoir plus sur l’état des négociations. »

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