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BORDEAUX – BAYONNE – DAKAR – LA ROCHELLE – LE HAVRE – PARIS

RACISME – Le Black Lives Matter fait tomber la statue de Edward Colston (vidéo)

Après la Martinique, ce dimanche, à Bristol, la statue du plus grand marchand d’esclaves a été déboulonnée, traînée puis jetée dans la rivière Avon par les manifestants du Black Lives Matter.

Cette statue de bronze de 18 pieds, érigée en 1895, a longtemps cristallisée la colère des militants dans une ville qui s’est enrichie grâce à la traite des noirs et l’esclavage entre le 16e et le 19e siècle.

De nombreuses pétitions (certaines ayant recueilli plus de 11 000 signatures) ont demandé son retrait aux autorités de la ville au motif que «Si l’histoire ne doit pas être oubliée, ces personnes qui ont bénéficié de l’esclavage d’individus ne méritent pas l’honneur d’une statue. Cela devrait être réservé à ceux qui apportent des changements positifs et qui luttent pour la paix, l’égalité et l’unité sociale. »

L’entreprise familiale de Colston a transporté plus de 100 000 esclaves d’Afrique de l’ Ouest vers les Caraïbes et les Amériques entre 1672 et 1689, les entassant dans des navires pour maximiser les profits. Les esclaves, y compris les femmes et les enfants, étaient marqués sur leur poitrine avec les initiales de l’entreprise, RAC. Des conditions insalubres, la déshydratation, la dysenterie et le scorbut ont tué plus de 20 000 personnes lors des traversées et leurs corps ont été jetés par-dessus bord.

Pour Karfa Sira Diallo, fondateur-directeur de Mémoires & Partages,

« il faut saluer l’acuité et la clairvoyance de ces militants du mouvement antiraciste qui bouscule le monde. En faisant le lien avec le racisme sur les murs de nos villes, ils prennent conscience de ces humiliations du quotidien que vivent tous ceux qui vivent les discriminations et les violences. Cela fait de nombreuses années que nous faisons ce travail en France. Et c’est le sens de notre interpellation du président de la République et des candidats au 2e tour des élections municipales dans les villes de Bordeaux, de Biarritz, La Rochelle et Le Havre. »

Regardez l’intervention de Karfa Diallo

Une réponse

  1. Bonjour,

    Je salue les initiatives du démantèlement des plaques de nom de rues (ceci doivent retrouver leur anciens noms d’avant la plaque du nom de l’esclavagiste, pour la mémoire des lieux) et des statues.
    MAIS, pour le cas des statues, la jeter dans la rivière n’est pas une solution :
    PRIMO, la rivière n’est pas une poubelle, elle fait partie du respect de notre environnement et de notre Terre nourricière (ne ressemblons pas à nos « ennemis »)
    DEUXIO, cette statue a sa place dans un endroit dédié qui rappellerait l’Histoire (pour ne pas oublier et la répéter) car en effet, jeter la statue dans l’eau pour la cacher, c’est aussi l’oublier dans quelques années…. Les mettre dans un endroit comme un lieu de commémoration/musée/centre d’interprétation de l’esclavage, de l’aliénation des peuples, de la Liberté, etc… Un lieu de réflexion et d’apprentissage qui réunirait les souvenirs des « opprimés » contre des oligarchies pour continuer les luttes, ici et là-bas.

    Merci

    PS: je comprend aussi le symbole de jeter la statue à l’eau comme les « négriers » ont fait avec les Africains malades dans les bateaux, mais bon, il faut la récupérer pour la mettre dans un lieu de mémoire et de réflexion.

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