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RUES DE NÉGRIERS – A La Rochelle, la mairie nous répond par l’autosatisfaction et l’engagement à expliquer…

En réponse à notre campagne « débaptiser les symboles de la traite des noirs et du racisme », la mairie de la Rochelle prend des engagements notifiés par courrier le 11 septembre dernier au siège de Mémoires & Partages.

Intervenant à La Rochelle depuis plus d’une dizaine d’années, c’est, en effet, sous la plume de Karfa Sira Diallo, fondateur-directeur, que Mémoires & Partages, avait interpellé Jean-François Fountaine, le maire de la Rochelle, par une lettre ouverte sur la situation de sa ville en rapport avec les exigences de justice et de vérité consécutives aux mobilisations antiracistes du mouvement Black Lives Matter.

« Subsistent, ainsi, dans votre ville de la Rochelle, sans aucune contextualisation ni réparation, des symboles de l’histoire coloniale, esclavagiste et raciste dont la violence ne cesse d’étonner des Rochelais ainsi que les rares touristes qui osent s’attarder sur ce passé de la Charente-Maritime.

Du « monument aux éléphants » qui trône sur la place de Verdun, célébrant sans aucune décolonisation, trois rochelais ayant pris possession de la prospère Cote d’Ivoire aux rues honorant des notables négriers Rochelais comme Fleuriau, Rasteau, Admyrault et Belin, en passant par les discrètes plaques posées sur les Allées du Mail, l’une prétendant honorer Aimé Césaire sur ce qui ressemble plus à un banc, l’autre inaugurée en 2008 lors de la journée du 10 mai qui évoque l’histoire de l’esclavage mais n’en indique nullement l’impact local en nombre de bateaux et d’esclaves déportés par les rochelais, la ville porte des traces d’un legs patrimonial résultant de la foi et du profit tiré d’une entreprise coloniale aux fondements du racisme contemporain qui s’abat sur les africains et leurs descendants…. »

Mémoires & Partages avait intensifié ces derniers mois sa présence dans la ville de la Rochelle par la création d’une visite-guidée sur l’histoire nègrière de la ville mais aussi en accompagnant la création d’une nouvelle association « La Rochelle-Mémoires & Partages » le 20 septembre dernier.

« Plutôt expliquer, pour éviter de reproduire, qu’oublier… »

Pour l’adjointe au maire de La Rochelle chargée des musées et du patrimoine, Ana-Mario Spano : « La Rochelle assume son passé. Deuxième port négrier atlantique français au XVIIIe siècle, elle fut une des premières villes à s’interroger sur son histoire négrière, puisque dès 1982 le Musée du Nouveau Monde ouvrait ses portes. »

Pour conclure, l’adjointe au maire indique que « la ville de La Rochelle s’engage dans un travail d’explication par l’histoire de l’origine des noms, avec l’apposition de plaques complémentaires en 2021, dans les lieux portant les noms associés au commerce triangulaire. Plutôt expliquer, pour éviter de reproduire, qu’oublier… »

Mémoires & Partages prend note de cet engagement de la ville de La Rochelle et « Nous espérons que la nouvelle association Mémoires & Partages à La Rochelle y prendra toute sa place et nous serons particulièrement vigilants à ce que ce nouveau processus de vérité, de justice et de réconciliation décoloniale soit constitué en toute transparence et après un processus démocratique et inclusif de toutes les composantes, où les aspects conflictuels sont, aussi, débattus. Sinon, encore une fois, cela risque d’aboutir à la pacification et à l’enterrement de la problématique de justice posée à la ville de la Rochelle.» Karfa Sira Diallo

Une réponse

  1. Il faut expliquer et assumer, oui ! Personnellement je ne veux pas d’un « Black Lives Matters » dans notre pays ! Ce mouvement, que je comprends, prend, à force de ne pas être entendu, une tournure communautariste que je désapprouve ! Nos concitoyens.es noirs.es, arabes, de toutes couleurs et/ou origines doivent être pleinement intégrés.es dans notre Nation, eux, elles et leurs Histoires doivent faire partie intégrante de l’Histoire de France. Ils et elles sont, avant tout, français et françaises. Quant à celles et ceux qui ne le sont pas, ou plus, il convient de les traiter comme des êtres humains pleinement responsables et, partant, de leur rendre les témoignages d’estimes et d’amitiés que nous leur devons par la reconnaissance des faits. La France se doit d’être digne et d’éviter ainsi les terribles drames séparatistes qui se jouent aux États-Unis et au Liban.

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