Mouvement d’éducation populaire à la mémoire partagée depuis 1998

BORDEAUX – BAYONNE – DAKAR – LA ROCHELLE – LE HAVRE – PARIS

LA NÉGRESSE- Le tribunal administratif saisi pour « excès de pouvoir » du maire de Biarritz Maider Arosteguy

Ce 2 décembre, les avocats de Mémoires & Partages ont déposé un recours auprès du tribunal administratif de Pau.

En amont de l’audience au tribunal de ce 3 décembre 2020 qui vise Karfa Diallo pour « rébellion », l’association Mémoires & Partages a mandaté le cabinet de Me William Bourdon à déposer un requête auprès des juridictions françaises.

Mémoires & Partages conteste la légalité des deux délibérations du Conseil municipal de la ville de Biarritz qui ont octroyé le nom « La Négresse » à un quartier de la ville puis à une voie communale de ce même quartier.

Il est aujourd’hui unanimement reconnu que le terme « nègre » – indissociable de ce passé d’esclavage et de spoliation – constitue un terme raciste, qui incite à la haine raciale, entretient l’apologie d’évènements aujourd’hui qualifiés de crimes contre l’humanité, et justifie des discriminations encore trop répandues dans notre société. 

Il est en effet « établi que le choix du Conseil municipal de Biarritz de baptiser « La Négresse » un quartier et une voie de la commune porte atteinte au principe de la dignité de la personne humaine, tel que consacré par la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen de 1789, par la Charte des droits fondamentaux de l’Union européenne et par la tradition républicaine. Par conséquent, il est établi que le conseil municipal de Biarritz a commis une erreur manifeste d’appréciation en décidant de nommer « La Négresse » un quartier»

Après l’échec des tentatives de conciliation et la réponse négative de Madame le Maire de Biarritz, la requête introductive d’instance demande au tribunal administratif de Pau « de constater que le maire de Biarritz a commis un excès de pouvoir en refusant d’inscrire à l’ordre du jour du conseil municipal l’abrogation des délibérations contestées, partant, d’annuler cette décision de refus et d’enjoindre au conseil municipal de procéder à l’abrogation des délibérations susvisées dans un délai de deux mois sous astreinte de 1 000 euros par jour de retard.»

L’association internationale Mémoires & Partages est déterminée à utiliser toutes les voies de recours judiciaires nationales et internationales pour faire triompher la dignité des personnes spoliée par l’extorsion politique et le lynchage public des femmes Noires dans la ville de Biarritz.

LE BUREAU DE MEMOIRES & PARTAGES

8 réponses

  1. Cette dénomination est une honte dans un pays démocratique. Devoir en arriver à faire intervenir la justice c’est reconnaitre qu’il existe des personnes bien rétrogrades au sein de notre administration, et à des postes élevés. Mme le maire de Biarritz est d’une autre époque, d’une époque où les femmes ne pouvaient atteindre à la charge dont elle est aujourd’hui investie et où les noirs étaient des biens mobiliers.

  2. La décision de baptiser ce quartier « la négresse » remonte à…1861 !! La Maire de Biarritz n’y est pour rien dans cette appellation. Il faut vous renseigner Mr ou Mme Garcia avant de dire que la Maire de Biarritz est d’une autre époque et de lancer des approximations. L’action en justice de Mémoires et Partages concernent donc ces décisions veillent de 140 ans.

    Si on doit changer le nom du quartier, je propose alors « Tidiane N’Diaye ». Cet anthropologue sénégalais a écrit de nombreux articles et ouvrages sur la complicité des monarques africains dans l’esclavage, complices donc eux aussi de crime contre l’humanité en vendant leurs voisins pour s’enrichir. Je suggère au passage à « Mémoires et Partages » de monter une conférence ou une exposition sur ce sujet. Qu’en pensez-vous ? Ça permettrait de montrer toutes les facettes de l’esclavage, par devoir de mémoire. Et ça permettrait à l’association Mémoires et Partages de démontrer qu’elle aborde le sujet dans son intégralité, sans parti-pris. A votre disposition pour travailler sur ce sujet.

    1. Nous vous remercions pour votre commentaire
      Nous abordons régulièrement cette question depuis 2012 en France et aussi en Afrique : ni exclusion ni exclusive !
      A voir cette interview de Karfa Diallo en 2019 : https://fr.sputniknews.com/afrique/201905151041127824-sahara-anciennes-routes-esclavasistes-transformation-trafics-migrants/
      Et cet évenement de 2019 : https://memoiresetpartages.com/lesclavage-au-sahara-14e-journee-nationale-de-labolition-de-lesclavage-3-au-30-mai/
      Merci pour votre commentaire !

      1. Votre commentaire n’est pas pertinent Monsieur Carl. Les liens que vous donnez parlent uniquement de la responsabilité « arabo-mulsulmane » dans l’esclavage. Certes, vous faites bien de rappeler cette responsabilité parfois oubliée des peuples nord-africains dans la traite des noirs.

        MAIS ces deux liens n’évoquent absolument pas la responsabilité des Africains sub-sahariens (c’est-à-dire « noirs ») dans la mise en esclavage de leurs propres congénères afin de s’enrichir. Cette question n’est absolument pas abordée dans ces deux liens, contrairement à vos affirmations. Donc, je vous propose à nouveau d’aborder clairement ce sujet. Lisez le livre de Tidiane N’Diaye, Le Génocide Voilé, qui explique très bien ce sujet. Les européens n’auraient pas fait autant fortune sans la complicité active de ces monarques africains. Le devoir de mémoire nous oblige à le rappeler. Mr N’Diaye, sénégalais tout comme MrDiallo, ne peut pas être suspecté de partialité.

        Je pense que votre Association gagnerait en crédibilité en montant une exposition sur ce sujet. Car en évitant d’en parler, voire en orientant le débat vers les nord-africains en feignant d’ignorer la responsabilité des africains d’Afrique Centrale, vous pourriez être taxé de parti-pris, voire même de tendance francophobe. Ce serait dommage pour l’Association et personne ne le souhaite. Allez, action !

        1. Cher Monsieur,
          Quoique votre entêtement à pointer la responsabilité des Noirs dans l’esclavage soit suspect, je précise ce qui suit :
          – Je crois que vous confondez les choses. Tidiane Ndiaye a écrit le « Génocide voilé » qui parle de l’esclavage des Noirs par les arabes. Il n’a pas traité de la responsabilité des Noirs Africains.
          – Pour la traite et l’esclavage intra-africaine, c’est l’historien Ibrahima Thioub, avec qui nous avons déjà travaillé, qui en parle et de façon magistrale.
          – En 2010, nous avons fait voter par le Sénégal la seule loi en Afrique qui déclare la traite et l’esclavage crimes contre l’humanité et depuis cette date nous travaillons avec la ville de Dakar pour aborder aussi les responsabilités africaines.
          – le jour où vous aurez le même entêtement à faire des recherches sérieuses sur notre travail ou à assister à nos conférences, vous vous rendrez compte qu’aucun des esclavages que notre modernité a connue n’est éludé, de celui des Noirs à celui des Blancs, en passant par celui des Arabes
          Rassurez-vous, ce travail difficile, sacrificiel, en Afrique et en Europe, ne vous a pas attendu pour aborder de la façon la plus exhaustive l’ampleur du phénomène de l’exploitation de l’homme par l’homme. Tout en pointant les différences notables entre les phénomènes.
          Merci de votre intérét !

    1. Bonjour Monsieur,
      Nous vous remercions pour votre intérêt.
      Mr Ngaïdé, que nous avons invité à des conférences au Sénégal, a tort sur cet aspect. Et ce n’est ni parce qu’il serait historien ni parce qu’il est sénégalais, qu’il aurait raison. Seule sa méconnaissance du terrain occidental a pu lui faire dire une telle ânerie.
      Il n’y a aucun argent et aucune subvention en Europe sur cette question de l’esclavage.
      C’est au contraire sacrifier toute carrière politique, professionnelle ou associative que de vouloir évoquer cette question. Surtout en 1998 à l’époque où nous avons commencé.
      Si Mémoires & Partages avait des « arrières pensées politiques et mercantiles », elle ne se serait pas opposée, pendant 22 ans, à Alain Juppé, maire de Bordeaux et un des hommes les plus puissants de France. Ainsi qu’à un establishment français, qui de la droite à la gauche, et de Bordeaux à la Rochelle, est hostile à ce travail difficile.
      Cordialement
      P.C

  3. Réponse à M. Lepied A.
    Cher Monsieur, je suis moi-même un homme donc vous pouvez m’appelez monsieur, cela étant dit que le nom de ce quartier remonte à Napoléon III ou à Mathusalem n’est nullement le sujet nous sommes au vingt-et-unième siècle et il est évident qu’à notre époque ce terme est un outrage. Alors, oui, je persiste et signe si Madame le maire et ses illustres prédécesseurs, depuis le Second Empire, n’ont pas trouvé le temps de donner un autre nom à ce quartier c’est qu’ils sont toutes et tous restés figés dans ce passé d’il y a 159 ans. Ne traînons plus des pieds, donc ! Cependant, si votre volonté est de débattre de façon constructive quant à la nouvelle dénomination de ce quartier, je pense que chez Mémoires et Partages vous trouverez bon accueil et bienveillance. Cordialement.

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