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FRANCE- Karfa Diallo élargit sa mémoire (Journal Sud-Ouest 03 avril 2015)

Le promoteur du mémorial de la traite négrière lance une école des mémoires.

Mémoires et partages : c’est le nom de la nouvelle association lancée par Karfa Diallo. Le Bordelais, initiateur à la fin des années 1990 de la reconnaissance de la traite négrière à Bordeaux, et créateur de l’association pour la Fondation du mémorial de la traite des Noirs, a annoncé hier la naissance de cette nouvelle structure. Elle a pour caractéristique d’être basée à Bordeaux et à Dakar, au Sénégal, et de s’intéresser désormais à bien d’autres sujets que l’esclavage.

Il s’agira « d’une proposition de dialogue des mémoires, de transmission des mémoires, d’apaisement des mémoires, explique-t-il. En partant de la traite des Noirs, de dialoguer avec d’autres mémoires, la Shoah, le Rwanda, la Bosnie, etc. »

La question des frontières

Si Karfa Diallo s’était déjà investi, par exemple, dans une exposition sur la guerre de 1914-1918 qui en soulignait à la fois les aspects coloniaux, et les fraternisations entre soldats de l’empire dans les tranchées, il replace aujourd’hui son initiative dans le sillage des attentats du début janvier. Parti au Sénégal peu après : « J’ai entendu des choses qui m’ont fait peur en terme de concurrence des consciences et des mémoires », dit-il.

Il observe aussi au sujet de la polémique autour des propos de l’entraîneur des Girondins Willy Sagnol : « Il faut changer la façon de faire de l’antiracisme », préférant aux procès systématiques, « la médiation » et la « pédagogie ».

Mémoires et partages aura pour principal levier une « école des mémoires », annonce Karfa Diallo. Son premier séminaire, le 9 mai à l’hôtel de ville, aura pour thème « la question des frontières en Afrique », et pour invités Hamadi Bocoum, historien sénégalais, et Jacob Vogel, historien allemand.

À Dakar, la première initiative des amis de Karfa Diallo portera sur la première commémoration officielle de la journée de l’esclavage, « votée sous le président Wade mais jamais célébrée depuis ».

G. G.

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